Stéphane Bertholon (1862-1931)
historien de Saint-Chamond, éléments biographiques
par Michel Renard
En 1927, Stéphane Bertholon fit paraître cet ouvrage, en partie composé d'anciens articles parus dans La Croix de Saint-Chamond depuis de nombreuses années mais aussi d'instructifs souvenirs : Histoires de Saint-Chamond (éd. Saint-Étienne, impr. Théolier).
Il a été réédité par l'association des Amis du Vieux Saint-Chamond en 1989.
la page de titre du livre de Stéphane Bertholon, paru en 1927
Quand j'ai cherché à savoir qui était Stéphane Bertholon, je n'ai rien trouvé sous ce nom. L'état civil, les recensements, les registres matricules militaires... restaient tous muets. Le patronyme, certes, était porté par plusieurs familles, à Saint-Chamond, à Saint-Martin-en-Coailleux, à Izieux. Mais pas de Stéphane.
Et pourtant, dans son livre, Stéphane Bertholon fournissait cette précision : "né à Saint-Chamond et y ayant passé à peu près toute ma vie..." (p. XIV). Il notait aussi avoir été chef de la "Philharmonique" de la ville à partir de 1889 (p. 195).
Aileurs, il livrait un souvenir personnel lié au 11 novembre 1918 : "Cela me rappelle la plus forte émotion que j'ai éprouvée de ma vie. Je me trouvais sur une hauteur qui domine Saint-Chamond, entre le Coin et La Renaudière, au moment où éclata dans tous les clochers, le carillon d'allégresse qui annonçait la victoire. On entendait, à la fois, les cloches de Saint-Julien, de Saint-Pierre, de Notre-Dame, de Saint-Ennemond, d'Izieux, de Saint-Martin, et l'on percevait même aussi les sons des clochers plus lointains, le tout ponctué par la grande voix du canon placé à la Grand'Grange. C'était absolument merveilleux, grandiose, sublime et émotionnant au possible ! Jamais on n'avait rien entendu de pareil" (p. 240).
La Renaudière sur le territoire de Saint-Martin-en-Coailleux (auj. Saint-Chamond) :
Stéphane Bertholon se trouvait à proximité quand il entendit les carillons du 18 novembre 1918
Stéphane Bertholon était bien saint-chamonais. Le responsable des Amis du Vieux Saint-Chamond, Alain Rivory, m'indiquait même : "mon oncle, décédé en 1996, à l'âge de 84 ans, l'avait connu car il habitait la Croix-Raisin" ; Bertholon est mort en 1931.
Étienne "Stéphane"
J'ai formulé l'hypothèse que son prénom "Stéphane" pouvait être un nom de plume, ou un usage qu'il avait adopté puis conservé publiquement. "Stéphane" n'était quasiment pas attribué à l'époque.
Par contre, on sait que l'altération linguistique de ce prénom a formé "Étienne" ; d'où la gentilité de Stéphanois donnée aux habitants de Saint-Étienne. Ainsi, le prénom de notre écrivain pouvait bien avoir été Étienne. Un indice était fourni par le travail d'un généalogiste qui mentionnait Stéphane Bertholon (1862-1931), époux de Mathilde Balas.
En examinant à nouveau l'état civil de Saint-Chamond, j'ai trouvé la naissance d'Étienne Antoine Marien Bertholon le 10 juillet 1862, au domicile conjugal de ses parents :
- Joseph Bertholon, moulinier en soie, 29 ans et demi (décédé le 18 janvier 1888) et
- Jeanne Marie Vigier, moulinière en soie, 21 ans et demi (décédée le 28 janvier 1896).
Ces derniers se sont mariés le jeudi 4 juillet 1861 à Saint-Chamond ; Joseph Bertholon habitait place de la Halle.
acte de mariage de Joseph Bertholon et Jeanne Marie Vigier, parents de Stéphane B., le 4 juillet 1861
Stéphane Bertholon s'est marié, en seconde noce, à Saint-Chamond, le samedi 23 octobre 1897, à l'âge de 35 ans, avec Marie Mathilde Balas, âgée de 29 ans, née le 17 mai 1868 à Saint-Chamond et demeurant à Saint-Martin-en-Coailleux. Il est mort en 1931.
Stéphane (Étienne) Bertholon mesurait 1 m 60. Il avait les cheveux et les sourcils blonds, les yeux bleus ; son front était rond, son nez petit et sa bouche petite, comme l'indique sa fiche matricule de 1882.
la case "signalement" de la fiche matricule de Stéphane Bertholon en 1882
Nous ne possédons pas de photo de lui. Mais le personnage figurant sur une carte postale ancienne datant de 1907 pourrait être Stéphane Bertholon...
Stéphane Bertholon en 1907 ?
Stéphane Bertholon et la musique
Stéphane Bertholon a été musicien toute sa vie. Il a dû commencer assez jeune, sans que l'on sache comment. Mais, lors de son service militaire il fit partie des "élèves musiciens" du 36e régiment d'Artillerie de Clermont-Ferrand de décembre 1883 à février 1885 ; puis il fut affecté au 16e régiment d'Artillerie, dans la même ville, comme "soldat musicien", jusqu'en septembre 1887.
En 1889, il devient chef de la Philarmonique à Saint-Chamond.
Dans son livre, on trouve le récit suivant, extrait du passage consacré aux "Cinquante premières années de la Symphonie" à Saint-Chamond :
- "À la suite du départ de M. Coste [1889], la Société fut de nouveau dans un grand embarras. Où prendre un directeur ?
On ne trouva rien de mieux que de s'adresser à un jeune concitoyen, M. Stéphane Bertholon, qui venait d'achever, comme organiste, des études musicales assez complètes. Il consentit à prendre la direction «provisoirement», en attendant que l'on en trouvât un plus digne, et ce provisoire dura trente et un ans, car le nouveau chef, gagné par le bon esprit de cordialité qui, plus encore que la question musique, faisait le charme de la Société, s'y attacha de tout coeur et l'amena rapidement à une certaine force.
Il faut dire qu'il fut très efficacement secondé par un sous-chef qui, depuis les premières années de la Société, en était devenu l'âme : M. J. Blanchet, aidé lui-même de son ami Marius Tardy, fut toujours la cheville ouvrière de la Symphonie.
Quoi qu'il en soit, on fit du bon travail, s'attachant d'abord à la bonne musique classique, et l'on donna d'intéressantes auditions, soit comme concerts, soit en participation aux solennités organisées par les autres sociétés ou par des oeuvres diverses.
En 1898, la ville de Roanne ayant organisé un grand concours musical ouvert aux orchestres, la Symphonie de Saint-Chamond eut l'idée d'y prendre part pour se créer un classement. Elle s'y présenta en première division, en concurrence avec la Symphonie de Tarare, et obtint deux premiers prix et un second, avec les félicitations de Vincent d'Indy [photo ci-contre], qui présidait son jury. (...)
La période de 1900 à 1912 est peut-être celle qui marqua l'apogée de la Société. À partir de cette époque, le zèle diminua et on se ressentit de la concurrence des Sociétés sportives, qui devaient dans la suite faire tant de tort à l'art musical. Cependant l'entrain était encore très satisfaisant lorsque éclata la grande guerre, huit jours après un dernier concert donné au Jardin public, le soir du 23 juillet 1914." (p. 207-209).
Char de la Philharmonique à la Cavalcade du 30 juin 1907 à Saint-Chamond ;
l'homme semblant accompagner le char est peut-être Stéphane Bertholon
musique donnée au kiosque du Jardin public à Saint-Chamond, début des années 1900
Grand Concours Musical international de Roanne, 15-16 août 1908
(la Philharmonique de Saint-Chamond y fut primée dans l'édition de 1898 dont le jury était présidé par Vincent d'Indy)
Grand Concours Musical international de Roanne, 15-16 août 1908 ; défilé des Sociétés de Tarare
Parallèlement, Stéphane Bertolon compose des morceaux qui sont publiés.
En 1898, il écrit une "valse gracieuse pour piano" intitulée Chatteries. En 1901, Rêverie pour piano et Chiffonnette, une polka.
Chatteries, valse gracieuse pour piano, de Stéphane Bertholon, 1898
Rêverie pour piano, de Stéphane Bertholon, 1901
Chiffonnette, polka, 1901
Stéphane Bertholon et l'armée
Né en 1862, Stéphane Bertholon, connu civilement sous le prénom d'Étienne, est recensé en 1882. Il est déclaré "propre au service". Nous ignorons pourquoi il n'effectue pas la totalité des 5 ans prévus par la loi Cissey de 1872.
Toujours est-il que sa fiche matricule nous renseigne sur son parcours militaire du 2 décembre 1883 au 20 septembre 1887, date de son envoi en congé de l'armée.
fiche matricule de Stéphane (Étienne) Bertholon né en 1862 et incorporé en 1883
fiche matricule de Stéphane (Étienne) Bertholon né en 1862 et incorporé en 1883
fiche matricule de Stéphane (Étienne) Bertholon né en 1862 et incorporé en 1883
Il passe environ quinze mois au 36e régiment d'Artillerie à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), du jour de son arrivée au Corps, le 2 décembre 1883, à fin février 1885.
Il est canonnier servant, c'est-à-dire simple soldat affecté à une pièce d'artillerie. Mais il est noté comme faisant partie des "élèves musiciens" dès cette époque.
caserne du 36e régiment d'Artillerie à Clermont-Ferrand, quartier Desaix, début XXe siècle ;
Stéphane Bertholon y passa quinze mois, de décembre 1883 à février 1885
caserne du 36e régiment d'Artillerie à Clermont-Ferrand, quartier Desaix, début XXe siècle ;
Stéphane Bertholon y passa quinze mois, de décembre 1883 à février 1885
caserne du 36e régiment d'Artillerie à Clermont-Ferrand, quartier Desaix, début XXe siècle ;
Stéphane Bertholon y passa quinze mois, de décembre 1883 à février 1885
Le 27 février 1885, il change de régiment pour le 16e régiment d'Artillerie, toujours à Clermont-Ferrand. Il est "soldat musicien". Il y reste trente mois.
De ces longues années militaires, nous ne disposons d'aucun souvenir, d'aucune mention. Ce qui est certain, c'est que Stéphane Bertholon y a pratiqué la musique.
caserne du 16e régiment d'Artillerie à Clermont-Ferrand, quartier Gribeauval, début des années 1900 ;
Stéphane Bertholon y passa trente mois, de février 1885 à septembre 1887
caserne du 16e régiment d'Artillerie à Clermont-Ferrand, quartier Gribeauval, début des années 1900 ;
Stéphane Bertholon y passa trente mois, de février 1885 à septembre 1887
caserne du 16e régiment d'Artillerie à Clermont-Ferrand, quartier Gribeauval, début des années 1900 ;
Stéphane Bertholon y passa trente mois, de février 1885 à septembre 1887
Stéphane Bertholon à Saint-Chamond et ses environs
Si la musique occupait une grande partie de sa vie, Stéphane Bertholon était de profession "fabricant de tissus" ou "industriel en soie".
Il appartient à la Confrérie des passementiers et a même détenu la charge de syndic en 1894 et 1895 (voir p. 95-98 de son livre).
Dans l'Annuaire industriel et commercial de 1908, il est enregistré comme seul élément de la catégorie "entrepreneur, condition des soies", au n° 16 de la rue de la République.
À cet emplacement, les bâtiments ont aujourd'hui disparu : les numéros 16 et 18 de la rue de la République correspondent désormais à un parking assez laid.
l'espace des numéros 16 et 18 de la rue de la République, sans édifice, a fait place à un parking
En 1901, il habite au n° 6 de la rue Réclusière, avec son épouse et trois enfants : l'un de son premier mariage et les deux plus jeunes de son second mariage.
recensement de 1901, la famille Bertholon au n° 6 de la rue Réclusière
En 1911, Stéphane Bertholon n'habite plus Saint-Chamond mais Saint-Julien-en-Jarez, route Nationale. Le fils du premier mariage, Georges, est présent et on apprend qu'il est ajusteur chez Rafer (rue du Port-Sec à Saint-Chamond). Les quatre autres enfants sont tous scolarisés.
recensement de Saint-Julien-en-Jarez, route Nationale, 1911
* liste des domiciles connus de Stéphane Bertholon (on ignore les dates de changement de l'un à l'autre) :
- 1862 (à sa naissance) : Saint-Chamond, place de la Halle (acte naissance).
- 1891 : Saint-Chamond, rue de la République, 46 (sur le recensement).
- 1892 : Saint-Chamond, rue Barra (sur l'acte de mariage).
- 1893 et 1896 : Saint-Chamond, rue William Neyrand, 7 (état civil).
- 1899 et 1906 : Saint-Chamond, rue Réclusière, 6 (état civil).
- 1901 : rue Réclusière, 6 (recensement).
- 1911 : Saint-Julien-en-Jarez, route Nationale (recensement).
- 1931 : Saint-Martin-en-Coailleux (acte de décès).
le premier mariage et les trois enfants de Stéphane Bertholon
L'auteur des Histoires de Saint-Chamond, l'industriel de la soie et le passionné de musique eut sept enfants de deux mariages.
Il épousa d'abord Jeanne Marie Gladie Besson, née le 18 février 1872 à Saint-Martin-la-Plaine (Loire). Le mariage eut lieu le 29 septembre 1892 à Rive-de-Gier. Stéphane Bertholon habitait alors rue Barra à Saint-Chamond.
acte de naissance de Jeanne Besson, le 18 février 1872, première épouse de Stéphane Bertholon
premier mariage de Stéphane Bertholon : avec Jeanne Besson, à Rive-de-Gier, le 29 septembre 1892
De cette union naquit un garçon, Georges Joseph Louis Marius, le jeudi 20 juillet à huit heures au domicile conjugal, le numéro 7 de la rue William Neyrand à Saint-Chamond.
acte de naissance de Georges Bertholon, premier fils de Stéphane Bertholon, en 1893
Un deuxième garçon vit le jour le 30 septembre 1894 : Pierre François Charles.
acte de naissance de Charles Bertholon, deuxième fils de Stéphane Bertholon, en 1894
Un troisième garçon naquit le 15 janvier 1896 : Léon Clément Paul, le mardi 14 janvier 1896.
acte de naissance de Léon Bertholon, troisième fils de Stéphane Bertholon, en 1896
Jeanne Besson, épouse Bertholon, est décédée le 28 janvier 1896 à onze heures à son domicile, rue William Neyrand. Elle avait 24 ans. Nous ignorons la cause de sa mort. La proximité avec la naissance de son troisième enfant est peut-être un indice...
décès de Jeanne Besson, première épouse de Stéphane Bertholon, le 29 janvier 1896
l'immeuble du n° 7 de la rue William Neyrand (7 mai 2015)
Qu'est-il advenu des deux plus jeunes garçons de Stéphane Bertholon (Charles et Léon) ? En 1901, à une date où ils étaient âgés de 6 et 5 ans, ils n'apparaissent pas sur le recensement comme vivant avec leur père.
Il est aisé d'imaginer que ce dernier ne pouvait assumer, seul, la charge éducative de trois enfants en bas âge. Les deux plus jeunes furent donc placés chez des parents proches.
Ainsi, dans le recensement de 1901, on retrouve la trace de Charles (6 ans) vivant avec sa grande-tante, Clémentine Besson (50 ans), et avec le neveu de celle-ci (Pierre Besson, 31 ans) à Saint-Martin-la-Plaine où était née sa mère.
Charles Bertholon, 6 ans, à Saint-Martin-la-Plaine, chez sa grande-tante, en 1901
Saint-Martin-la-Plaine où grandit Charles, l'un des fils de Stéphane Bertholon après la mort de sa mère
Saint-Martin-la-Plaine où grandit Charles, l'un des fils de Stéphane Bertholon après la mort de sa mère
le deuxième mariage et les quatre enfants de Stéphane Bertholon
Comme évoqué plus haut, le samedi 23 octobre 1897, Stéphane Bertholon épousa, en seconde noce, Marie Mathilde Balas.
Mathilde Balas était la fille d'un fabricant de lacets ; ses deux frères étaient ingénieurs. Ils habitaient quartier de la Croix-Raisin à Saint-Martin-en-Coailleux (auj. Saint-Chamond).
la famille Balas sur un extrait du recensement de Saint-Martin-en-Coailleux en 1891
mariage de Stéphane Bertholon, avec Mathilde Balas le 23 octobre 1897
mariage de Stéphane Bertholon, avec Mathilde Balas le 23 octobre 1897
Le Stéphanois, 2 novembre 1897, état civil
Leur premier enfant fut un garçon, prénomé Henri Léon Marie, né le vendredi 3 février 1899, au domicile conjugal, rue de la Réclusière, numéro 6. Il se maria le 26 septembre 1924 à Annecy (Haute-Savoie) avec Marcelle Stéphanie Propère Fournier. Il décéda le 15 novembre 1974 à Annecy.
acte de naissance à Saint-Chamond d'Henri Bertholon (1899-1974)
En 1900, une fille naquit le samedi 21 juillet à l'heure de minuit au domicile conjugal, rue de la Réclusière, numéro 6 : Marie Juliette Catherine, Marthe. Elle se maria le 21 juillet 1922 (le jour anniversaire de ses 22 ans) avec Louis Germain à Saint-Martin-en-Coailleux. Elle décéda le 11 octobre 1980 à Saint-Marcellin (Isère).
acte de naissance à Saint-Chamond de Marie Bertholon (1900-1980)
Les deux époux eurent ensuite un garçon Paul Marie Victor, né le samedi 2 avril 1902 à trois heures du jour (du matin) à Saint-Chamond, toujours au domicile conjugal, au numéro 6 de la rue Réclusière. Il serait décédé en 1925.
acte de naissance à Saint-Chamond de Victor Bertholon (1902-1925)
Enfin, une fille naquit le mercredi le mardi 4 septembre 1906, Jeanne Marie Germaine, dans la même maison que précédemment. Elle se maria le 23 juillet 1949 avec Constant Antoine, Henri Marie Cornet à Nuits-Saint-Georges (Côtes d'Or).
acte de naissance à Saint-Chamond de Germaine Bertholon (1906-1964)
la mort de Stéphane Bertholon en 1931
acte de décès de Stéphane Bertholon, le 16 février 1931 à Saint-Martin-en-Coailleux
Stéphane (Étienne) Bertholon est décédé, à son domicile, le lundi 16 février 1931 à dix-sept heures trente, sur le territoire de Saint-Martin-en-Coailleux, route du Coin, à l'âge 68 ans.
Il a connu le décès de sa première épouse (Jeanne Besson, à l'âge de 24 ans), et celui d'un des fils de son second mariage (Victor, à l'âge de 23 ans). Sa deuxième épouse (Mathilde Balas), est décédée le 8 octobre 1939 à Condrieu (Rhône).
Il n'a guère laissé de souvenirs publics dans la commune à laquelle il a pourtant beaucoup donné : direction de la société musicale La Philarmonique pendant trente-et-un ans, rédaction d'un livre d'histoire locale toujours utile.
Stéphane Bertholon et l'histoire de Saint-Chamond
édition originale d'Histoires de Saint-Chamond
de Stéphane Bertholon (1927)
L'ouvrage de Stéphane Bertholon (1927) est assez composite, mêlant des exposés fouillés, souvent publiés sous forme d'articles entre 1906 (sujets religieux) et 1923 dans La Croix de Saint-Chamond, nous l'avons dit ; mais aussi des études - pas toujours sourcées - sur divers aspects de la vie politique, économique et sociale de la ville ; des témoignages et des citations, parfois longues mais utiles, d'autres auteurs dont Ennemond Richard (1806-1873) par exemple, pour ses Recherches historiques sur la ville de Saint-Chamond, ouvrage paru en 1846 et réédité en 1986 par les Amis du Vieux Saint-Chamond.
Cet ouvrage est précieux par son ambition de fournir un tableau global du passé de Saint-Chamond. Il recèle des évocations qui ne peuvent être que celles d'un témoin du temps, ressuscitant une atmosphère disparue.
Évidemment, il ne répond pas aux canons de l'historiographie savante, s'appuyant sur des archives, comme l'universitaire de Los Angeles, Elinor Accompo, a pu le faire, en 1989, dans Industrialization, Family Life, and Class Relations : Saint Chamond, 1815-1914 (voir ici). Mais la lecture de Stéphane Bertholon est toujours instructive.
table des matières du livre Histoires de Saint-Chamond
de Stéphane Bertholon (1927)
préface du livre Histoires de Saint-Chamond
de Stéphane Bertholon (1927)
préface du livre Histoires de Saint-Chamond
de Stéphane Bertholon (1927)
Michel Renard
professeur d'histoire
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