l'église Notre-Dame est sauvée...!
- 84 photos inédites de l'intérieur
de l'église Notre-Dame (mars 2009)
l'église Notre-Dame est sauvée...!
80% de "oui"
pour la poursuite de la restauration
À la question "sur les 23 813 électeurs inscrits. C'est un succès pour toux ceux qui, attachés au patrimoine local, ont mené campagne pour la sauvegarde de l'église.
soirée électorale en mairie, salle Condorcet,
dimanche 26 avril 2009, entre 19 heures et 20 heures
le maire, M. Kizirian, annonce à FR3 le résultat de la "consultation"
de nombreux Saint-Chamonais dans la salle Condorcet
allocution du maire qui se félicite de son initiative et de son résultat :
il n'a pourtant pas appelé à voter "oui"...
les membres du Comité pour la sauvegarde de l'église, qui sont les seuls à avoir
mené campagne pour le "oui, laissent éclater leur joie : Jean-Pierre Gay (veste sombre),
Jean-Luc Degraix (bras levés), Léon Coffy (vêtement vert) et Paul Privat (main gauche levée)
Jean-Luc Degraix, membre du Comité de sauvegarde, interviewé
"après des semaines de campagne, une belle victoire pour le patrimoine de la ville"
une large "couverture" de l'évènement par les médias régionaux et nationaux ;
à g., Jean-Luc Degraix ; à d. Aline Oriol, conseillère municipale d'opposition
de nombreux journalistes avides de réactions, ce soir
Hervé Reynaud, président de l'association "Ensemble pour Saint-Chamond"
Hervé Reynaud, président de l'association "Ensemble pour Saint-Chamond"
Paul Privat, poète et écrivain, membre du Comité de sauvegarde
"oui, nous sommes rassurés, nous n'aurons pas besoin d'escalader des échafaudages
ni de nous enchaîner pour empêcher la destruction de l'église...!", Paul Privat
Paul Privat, un maître du verbe auquel chacun est attentif
Jean-Luc Degraix, Paul Privat, Léon Coffy
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réactions
communiqué de presse
ENSEMBLE POUR SAINT-CHAMOND
Notre mobilisation et notre engagement ont permis une large victoire du OUI.
Nous en sommes très fiers et particulièrement heureux.
Notre avons dénoncé le piège tendu par M. le Maire qui en organisant cette consultation inopportune et coûteuse a tenté de vouer l’église à la démolition.
La faible participation démontre que nos efforts conjugués avec les initiatives du Comité de Sauvegarde étaient bien nécessaires pour que les partisans du OUI se sentent mobilisés. Le résultat : plus de 80 % de OUI qui ont poussé le Maire à une agressivité inacceptable dans une allocution militante avec en prime des chants d’extrême gauche qui témoignent d’un sectarisme préjudiciable à notre ville.
Notre incessant travail d'information, notre positionnement sans faux-fuyant, ont contribué à ce large succès du OUI.
Merci de votre soutien !
Hervé Reynaud
Ensemble pour Saint-Chamond
dimanche 26 avril 2009, 21 heures
réponse à un argument de M. Kizirian
Dans son allocution, le Maire a cru bon vitupérer contre la participation de Lyonnais venus en autocar au rassemblement du 17 avril sur le parvis de l'église. "Les Saint-Chamonais, a-t-il dit, sont assez grands pour décider tous seuls…"
Cet irrédentisme local n'est pas de mise dans l'affaire de Notre-Dame. Pourquoi ? Pour la bonne raison que si l'église relève, administrativement, de la gestion communale, son image appartient largement au-delà. Peut-on concevoir que la menace de destruction de Notre-Dame à Paris ne mobiliserait que les Parisiens intra-muros ?
La municipalité n'a pas voulu le comprendre. Mais le sort du patrimoine met en jeu des attachements qui ne relèvent ni de la seule comptabilité fiscale ni du seul horizon municipal. Nous avons reçu, sur ce blog, des courriers d'anciens Saint-Chamonais qui disaient leur préoccupation de l'avenir de cette église et leur déception de ne pouvoir s'exprimer dans les urnes. C'est tout à fait légitime. La politique ce sont aussi des symboles et des fidélités à une histoire.
Michel Renard, co-auteur de
Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?
- voir aussi : du sens des responsabilités en politique (Michel Renard)
- lire cette réaction d'un habitant de Roquemaure dans le Gard
la position des Verts
"71,68 % d'abstention pour la consultation sur l'avenir de l'église Notre-Dame, un chiffre élevé qui n'a rien d'étonnant quand la municipalité n'a prévu aucun envoi de profession de foi, et une information très pauvre en éléments techniques pour se prononcer. La population s'est donc avant tout exprimée de façon affective. 80,45 % de oui pour la poursuite des travaux 19,55% pour l'arrêt des travaux.
Les écologistes étaient majoritairement favorables à la conservation de ce patrimoine qui n'est possible qu'avec l'adhésion de la population. Aussi les Verts ont proposé de longue date une expression de type référendaire à tous les citoyens informés dans le détail pour qu'ils prennent position en connaissance de cause. Les modalités d'organisation de cette consultation n'ont pas répondu aux souhaits des écologistes."
Jean Minnaert
Verts du Gier
le communiqué du diocèse
Communiqué du diocèse de Saint-Étienne suite à la consultation des habitants sur le devenir de l’église Notre Dame de Saint-Chamond.
Le diocèse de Saint Étienne se réjouit du résultat sans équivoque de la consultation de la population de Saint-Chamond au sujet de l’avenir de l’église Notre-Dame.
En votant à une très large majorité pour l’achèvement de la restauration de cette église les habitants de Saint-Chamond ont manifesté leur volonté de ne pas détruire un édifice qui fait partie intégrante du patrimoine architectural et culturel de leur ville. Ils ont aussi manifesté leur volonté de respecter un lieu chargé de mémoire et de symboles. On peut penser aussi qu’une majorité d’habitants, et pas seulement les catholiques pratiquants, ont manifesté leur volonté de garder un lieu de culte, signe visible d’une présence d’Église, en particulier au rythme des dimanches, des grandes fêtes religieuses, et des grandes étapes de la vie (baptêmes, mariages, funérailles).
Le diocèse de Saint-Étienne, en voyant sa demande du maintien d’un lieu de culte en cet endroit ainsi approuvée et confortée, se déclare d’ores et déjà prêt à poursuivre le dialogue avec la mairie de Saint-Chamond. Avec la paroisse Saint-Ennemond en Gier, il s’associera à la recherche de solutions matérielles et financières permettant à la fois de respecter le vœu de la population, les intérêts de la commune et de favoriser la qualité de l’exercice du culte.
Comme il l’avait déjà indiqué, le diocèse, dans le cadre de l’affectation cultuelle de l’église Notre Dame, prendra sa part de responsabilité pour relever avec les autres parties prenantes ce défi qui est aussi un beau pari sur l’avenir.
Saint-Étienne Le 27 avril 2009
source
gonflé le diocèse !
Ils sont gonflés les gens du diocèse ! Ils affichent leur "réjouissance" aujourd'hui. Mais ils n'ont pas fait campagne pour un tel choix. Ils évoquent un résultat "sans équivoque" mais telle n'a pas été leur position ces dernières semaines, c'est le moins que l'on puisse dire. Rappel.
Le 19 mars 2009, Paul Malartre, chargé de mission du diocèse auprès des collectivités territoriales, expliquait dans un communiqué que : "le Diocèse préférerait que soit étudiée par un urbaniste la solution suivante : le bâtiment actuel serait démoli, en sauvegardant peut-être sa façade, et un nouveau lieu de culte plus petit et plus fonctionnel (chauffage, sonorisation) serait construit sur le lieu ou à proximité".
Bien sûr, il disait aussi que si la décision était prise de poursuivre la restauration, la communauté catholique s'occuperait de l'aménagement intérieur... Il faut être prudent. Mais le mal était fait.
L'option démolition avait la préférence du diocèse. D'ailleurs, les mêmes propos ont été répétés dans Le Progrès du 24 mars, et Paul Malartre savait que sa position ne ferait pas plaisir au Comité de sauvegarde. Alors, exprimer son contentement après le 26-avril, c'est voler, peu glorieusement, au secours d'une victoire qui ne doit rien à l'action du diocèse.
Michel Renard
quand le diocèse militait pour la démolition...
Le Progrès, 24 mars 2009 - cliquer sur l'image pour l'agrandir
Le Progrès, 24 mars 2009 - cliquer sur l'image pour l'agrandir
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revue de presse
Église de Saint-Chamond : "oui" massif
AFP
27/04/2009
La consultation des habitants de Saint-Chamond (Loire) sur le sort de leur principale église a peu mobilisé dimanche, toutefois une majorité de votants (80,44%) s'est prononcée en faveur de la poursuite des travaux de réhabilitation, a annoncé la municipalité.
Seuls 28,34% des 23.813 électeurs inscrits se sont déplacés pour répondre à cette consultation, promesse de campagne de la nouvelle équipe municipale, mais qui n'a que valeur d'avis.
Les électeurs devaient répondre par "oui" ou "non" à cette question du maire de cette ville de 35.000 habitants, Philippe Kizirian (PS): "Etes-vous favorables à ce que la commune achève la restauration de l'église Notre-Dame ?"
"Nous tirerons toutes les conclusions de cette consultation et une délibération sera proposée au conseil municipal dans un mois", a déclaré à l'AFP Roger Beraud, directeur de cabinet du maire.
Des raisons budgétaires sont invoquées par l'édile, lequel avait réservé son avis personnel "afin de ne pas donner de consigne de vote", à propos de l'éventuelle démolition de cet édifice monumental bordant la place centrale de Saint-Chamond.
Construit à la fin du XIXe à l'aide d'une roche calcaire tendre et friable, ce lieu de culte, dont l'unique flèche culmine à 67 mètres du sol (l'autre a dû être démolie en 2004), a déjà coûté à la collectivité 4,3 millions d'euros en travaux de réhabilitation au cours deS douze dernières années dans cette ville qui compte huit autres églises.
Saint-Chamond ne rasera pas son église
Le Progrès - le 27.04.2009 04h00
Plébiscite, hier à Saint-Chamond, pour la poursuite de la rénovation de l'église Notre-Dame.
Moins d'un électeur saint-chamonais sur trois est allé voter hier. C'est peu. Même si on appréciait quasi unanimement dans les bureaux de vote la démarche «de demander ainsi directement leur avis aux citoyens». Succès au moins d'estime, donc, pour la municipalité Kizirian qui, avec une démarche de consultation rarissime en France, gagne ses premiers galons dans le difficile exercice de la démocratie de proximité.
Et si la participation, à peine plus de 28 %, s'est fait tirer l'oreille, ceux qui se sont déplacés ont tranché à une écrasante majorité : 80,5 % des votants (5 337 électeurs) ont répondu par l'affirmative à la question «Êtes-vous favorable à ce que la commune de Saint-Chamond achève la restauration de l'église Notre-Dame ?».
Au-delà, la consultation a dressé une carte parfois surprenante des «pro» et des «anti» Notre-Dame. Le Oui explose évidemment au centre-ville, lieu d'accueil de l'édifice. Il rencontre une adhésion plus inattendue sur le site, éloigné, de Saint-Julien. Le «grand Saint-Chamond» d'Antoine Pinay n'en a néanmoins pas fini avec ses querelles de clochers : les quartiers du Creux, Fonsala et Chavanne offrent au Non ses meilleurs scores.
Le Oui l'emporte à l'issue d'une campagne menée exclusivement… pour le Oui, par le comité de sauvegarde de l'église et les deux groupes d'opposition municipale. La restauration de Notre-Dame sera achevée, pour un coût de 3,3 millions d'euros. Reste un point d'interrogation : l'église rénovée sera t-elle affectée totalement ou partiellement au culte ?
Marie Perrin
Saint-Chamond préfère la réhabilitation à la destruction de son église
Les habitants de Saint-Chamond (Loire) se sont prononcés en faveur de la poursuite des travaux de réhabilitation d’une église de leur ville, lors d’un référendum tenu dimanche.
À la question «êtes-vous favorables à ce que la commune achève la restauration de l'église Notre-Dame ?», les habitants de Saint-Chamond (Loire), ville de 35.000 âmes, ont répondu dimanche par l’affirmative, dans un référendum organisé pour connaître l’avenir de l’édifice. Si une grande majorité des Saint-Chamonais se sont abstenus (seulement 28,32% de participants), les votants ont opté massivement (80,45%) pour que les travaux continuent. Le lieu de culte est situé sur la place principale de la ville de Saint-Chamond, qui compte huit autres églises.
Celle-ci est emblématique de nombreux cas en France : sa réhabilitation, pour des raisons de sécurité, est extrêmement coûteuse mais les habitants se refusent à voir détruire cette partie de leur patrimoine. Construit à la fin du XIXe avec une roche calcaire tendre et friable, l’église Notre-Dame ne possède plus qu’une flèche culminant à 67 mètres du sol, l’autre ayant dû être démolie en 2004. La réhabilitation de l’édifice a déjà coûté quelque 4,3 millions d'euros en travaux depuis douze ans.
D’ici à un mois, une délibération doit être proposée au conseil municipal suite à l’issue de ce vote.
(27/04/2009)
Batiactu
une caricature de talent : "Notre-Dame de Saint-Chamond"
Trouvé sur le site du "caricaturiste de la Loire" ce dessin amusant (28 mars 2009). Sur les tours, Paul Privat ; à cheval, Hervé Reynaud ; à droite en échevin, Philippe Kizirian ; en bas à gauche, François Rochebloine ; André Moulin ; Olivier Sapet ; à droite, Gérard Ducarre.
du sens des responsabilités en politique (Michel Renard)
dimanche 26 avril 2009,
sauver l'église Notre-Dame en
votant "OUI"
du sens des responsabilités
en politique
À quelques jours de la "consultation populaire" organisée par la municipalité de M.-Kizirian, on peut témoigner de l'intérêt d'une bonne partie des habitants, y compris des jeunes, pour le patrimoine de leur commune qu'ils sentent menacé par ce curieux référendum. Cela semble indiquer une tendance favorable à la poursuite des travaux de rénovation de l'église Notre-Dame.
Si un tel résultat devait se dégager des urnes le 26 avril, il faudrait en rendre grâce - c'est le cas de le dire...! - à l'activité du Comité de sauvegarde de l'église Notre-Dame. Ce sont ses tracts, ses réunions, ses initiatives, ses contacts avec la presse, son énergie militante bénévole, qui ont attiré l'attention sur cette échéance.
carences de responsabilité
En ces temps où le vocable de citoyen, adjectivé à toutes les sauces, est répandu à tort et à travers, on peut légitimement l'utiliser pour qualifier l'engagement de ce Comité et de ses adhérents. Et en constater la carence chez plusieurs acteurs de la vie politique et religieuse locale :
- la municipalité s'est servi de "la démocratie" ("laissons choisir la population") comme alibi pour ne pas prendre position sur un dossier majeur de l'avenir du patrimoine local. Or, il faut rappeler que la tradition républicaine, comme la vertu civique en politique, consiste à faire des choix et à assumer des convictions. La majorité de M. Kizirian a fait défaut sur ce point. À quoi sert d'élire des responsables s'ils ne se sentent pas obligés par leur charge ?
Il faut exempter de ce reproche M. Lassablière, conseiller général de la Loire, canton de Saint-Chamond sud, qui a annoncé son choix pour le "oui" il y a longtemps.
- une partie de la droite locale - les partisans de MM. Rochebloine et Mandon - ne s'est prononcée qu'au dernier moment après un attentisme qui fait peu de cas du sens des responsabilités. Quelle catégorie d'électeurs craignait-elle donc de froisser en se prononçant plus tôt ?
- le diocèse n'a pas su endosser l'héritage d'un passé patrimonial auquel est attaché la population par-delà ses convictions religieuses. Son option pour une destruction de l'édifice et la construction, à la place, d'un bâtiment sans âme n'est pas très fidèle aux efforts consentis par ses devanciers pour élever cette église.
Le sort de l'intérêt public, le dévouement à la cité et à son histoire, auraient dû susciter des engagements plus sincères.
Si la politique veut conserver quelque noblesse, elle doit se conjuguer avec l'aptitude à remplir ses devoirs (choix, convictions) et à accepter les conséquences de sa prétention au pouvoir (décider quand on est élu pour le faire).
Peu s'en sont montrés capables dans ce dossier de l'église Notre-Dame de Saint-Chamond. Une seule campagne politique a été vraiment menée. Celle du Comité de Sauvegarde. Il sera le seul à remercier si un vote en faveur du "oui" se manifeste le dimanche 16 avril au soir.
Michel Renard