rassemblement pour les victimes du 13 novembre 2015
rassemblement
pour les victimes du 13 novembre 2015
devant la mairie de Saint-Chamond,
lundi 16 novembre vers midi
La mairie avait appelé à un rassemblement le lundi 16 novembre à 12 h 00 devant l’hôtel de ville pour une minute de silence et un hommage solennel aux victimes des attentats du 13 novembre. Le maire a fait lire un message par M. Cadegros, maire-adjoint. Une minute de silence a ensuite été observée, puis La Marseillaise retentit.
lundi 16 novembre 2015, mairie de Saint-Chamond
le message déposé par Abdelkader Zennaf
lundi 16 novembre 2015, mairie de Saint-Chamond
Régis Cadegros, maire-adjoint lit le message du maire Hervé Reynaud
lundi 16 novembre 2015, mairie de Saint-Chamond, après La Marseillaise
lundi 16 novembre 2015, mairie de Saint-Chamond, après la minute de silence et La Marseillaise
lundi 16 novembre 2015, mairie de Saint-Chamond, après la minute de silence et La Marseillaise
arbres de la place Saint-Pierre : la lente descente vers l'automne 2015
arbres de la place Saint-Pierre :
la lente descente vers l'automne
2015
place de la Liberté, marché
place de la Liberté, marché
marché, place de la Liberté, carte postée en 1908
le marché, place de la Liberté, "La Loire pittoresque"
quelques étals sur la place de la Liberté
enfants sur la place de la Liberté, un jour sans marché (fin XIXe ou début XXe siècle)
un étal de légumes sur la place de la Liberté à la fin des années 1980 (carte postée en mai 1991)
les magasins "Brasserie de l'époque" et "Despinasse", trent ans après... (Google Street, juillet 2008)
les magasins "Brasserie de l'époque" et "Despinasse", trent ans après... (Google Street, juillet 2008)
Saint-Pierre sonne la nuit...
Saint-Pierre a le bourdon...
L'église Saint-Pierre, à Saint-Chamond, a sonné à 23 heures et 23 h 30 ce vendredi 14 août 2015... Je n'avais jamais entendu de cloches la nuit (après 19 h). Le bedeau a-t-il des insomnies ? Ou simple dysfonctionnement électrique ?
Et là, quatre coups à minuit... et encore un coup à minuit et demi. Et cinq coups à une heure du matin... Bizarre.
Explication mystico-loufoque : le 14 août est la fête de Saint-Évrard, moine de l'abbaye d'Einsiedeln en Suisse alémanique ; or, Einsiedeln peut s'entendre, en allemand Ein Siedeln, qui signifie "un déménagement" ; d'où la question : Evrard, tu déménages, tu deviens fou, qu'est-ce qui cloche ?
mur sud de l'église Saint-Pierre, 14 août 2015, à 23 h 40
mur sud de l'église Saint-Pierre, 14 août 2015, à 23 h 40
fin des nids et des cris de corbeaux au Garat
mesures salutaires contre les corbeaux :
élagage dans la cité du Garat
fin juillet 2015, le sommet des arbres a été élagué, là où gîtaient des dizaines de nids de corbeaux
Cela faisait des années que la volatile avait élu domicile au sommet des arbres de cette cité. Ces grands corbeaux (corvus corax) sont très bruyants, poussant sans cesse des cris d'alarme et de défense du territoire, des cris haut-perchés et rauques "praak-praak" lancés en tournoyant au-dessus de leurs nids.
Je me suis toujours demandé comment pouvaient le supporter les habitants de la cité qui les avaient sous leurs fenêtres... Pour ma part, j'avais alerté par courrier les services de la mairie il y a quelques années, puis oralement il y a quelques mois. En avril 2012, un responsable de la mairie m'avait expliqué qu'ils intervenaient quand les riverains se plaignaient.
Une opération avait eu lieu en mars 2013 pour défaire les nids. Mais il n'a pas fallu longtemps aux corbeaux pour les reconstituer puisque les fourches des branches hautes avaient été laissées en place.
En tout cas, merci à ceux qui ont pris une décision si longtemps attendue ! On va pouvoir de nouveau ouvrir nos fenêtres pour entendre les merles chanter...
Michel Renard
une réplique du char Saint-Chamond
réplique et projet de réplique du
char Saint-Chamond
Le Progrès, page Saint-Chamond, dimanche 24 mai 2015
Les Amis du Vieux Saint-Chamond et le Cerpi (Centre d'études et de recherches du Patrimoine industriel) ont le projet de refaire, grandeur nature, un char Saint-Chamond en acier. Alain Rivory, président des Amis du Vieux Saint-Chamond explique qu'il faut d'abord en reconstituer les plans, trouver un local pour le construire et l'exposer, réunir une main d'oeuvre compétente et, enfin, recueillir les fonds nécessaires. (source : Le Progrès du dimanche 24 mai 2015).
- le char Saint-Chamond, 1916, sur chars-français.net.
- le char 25 tonnes Saint-Chamond, 1917, sur chars-français.net.
Char d'Assaut Saint Chamond
Char Saint Chamond
Char Saint Chamond,1916, jouet mécanique
Les archives municipales de Saint-Chamond possèdent une réplique de ce jouet mécanique.
l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond,
samedi 9 mai 2015
angle de la rue Antoine-Pinay (ancienne rue de l'Hôtel-de-Ville)
et de la façade historique de la mairie
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
façade historique de l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond, 9 mai 2015
l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond vu du bas de l'escalier, 9 mai 2015
l'Hôtel de Ville de Saint-Chamond vu du bas de l'escalier, 9 mai 2015
photos Kim Lekhal et Michel Renard ©
place Saint-Pierre, 9 mai 2015
une fin d'après-midi
sur la place Saint-Pierre à Saint-Chamond
fond de la place Saint-Pierre, samedi 9 mai 2015
fond de la place Saint-Pierre, samedi 9 mai 2015
fond de la place Saint-Pierre, samedi 9 mai 2015
fond de la place Saint-Pierre, samedi 9 mai 2015
fond de la place Saint-Pierre, samedi 9 mai 2015
fond de la place Saint-Pierre et l'église à gauche, samedi 9 mai 2015
scellée sur le mur de l'église, samedi 9 mai 2015
scellée sur le mur de l'église, samedi 9 mai 2015
fond de la place Saint-Pierre, samedi 9 mai 2015
l'église Saint-Pierre et la rue du Garat, samedi 9 mai 2015
côté sud de l'église Saint-Pierre, samedi 9 mai 2015
la place Saint-Pierre à l'angle de la rue du Garat, samedi 9 mai 2015
la place Saint-Pierre du côté de l'église, samedi 9 mai 2015
côté sud de l'église Saint-Pierre, samedi 9 mai 2015
vue de la place Saint-Pierre vers l'ouest (la place de la Halle), samedi 9 mai 2015
James Condamin (1844-1929) : biographie
la vie de James Condamin (1844-1929)
historien de Saint-Chamond
Michel RENARD
Ceux qu'intéresse le passé de la ville de Saint-Chamond sont immédiatemment confrontés à l'oeuvre de James Condamin publiée en 1890 : Histoire de Saint-Chamond et de la seigneurie du Jarez.
* le prénom James est d'origine française ; il faut normalement le prononcer [ʒam] et non [dʒɛms]. Il s'agit d'une variante de Jacques. Il est passé en Angleterre après la conquête normande en 1066.
La reconnaissance de la commune à l'égard de James Condamin s'est exprimée par l'attribution de son nom à l'une des rues de la ville. Et son ouvrage est disponible à la bibliothèque municipale.
Certains Saint-Chamonais détiennent précieusement un original de l'Histoire de Saint-Chamond du chanoine Condamin.
Sa valeur marchande est assez élevée. Un exemplaire des 500 ouvrages tirés hors-commerce, et payés intégralement par souscription, s'achète à plus de 450 euros ces derniers temps. D'autres éditions peuvent s'acquérir pour quelques centaines d'euros.
page de titre de l'édition originale de l'Histoire de Saint-Chamond, 1890
Une réédition a été effectuée par l'association Les Amis du Vieux Saint-Chamond en 1996.
En vérité, nous ne savons que peu de choses relatives à sa vie personnelle. James Condamin n'a laissé aucun écrit autobiograpique et si des proches ont rédigé des souvenirs, ceux-ci ne sont pas publics pour l'instant.
Des imprécisions circulent au sujet de James Condamin. On fixe, par erreur, sa date de décès à l'année 1928. Alors qu'il est mort le 4 mai 1929, ainsi qu'en témoigne, entre autre, sa sépulture au cimetière de Saint-Chamond.
Sa famille, frère et neveux, n'est guère connue. On méconnaît souvent que l'un des dessinateurs, appelée "Mme Joanny Condamin", est en fait l'épouse de Jacques "Joanny" Condamin, frère de James. Etc.
Et, surtout, on oublie qu'il fut une figure intellectuelle des milieux culturels catholiques de la région lyonnaise dans le dernier quart du XIXe siècle et dans le premier quart du XXe. Ses publications sont nombreuses et son enseignement s'est étalé sur quelques décennies. Sa renommée l'avait fait désigner pour prononcer le Panégéryque de Pierre l'Ermite en mai 1895 à l'occasion du 8e Centenaire de la Première Croisade, à Clermont-Ferrand.
S'étant dévoué à l'histoire littéraire d'expression chrétienne (poètes, moralistes...), il fut également l'auteur fécond de nombreux récits de voyages, sous le pseudonyme de J. de Beauregard. Portrait même de l'érudition ecclésiastique de son époque, James Condamin a fourni des monographies locales (Saint-Chamond et Saint-Bonnet-le-Château, celle-ci en collaboration avec l'abbé François Langois), et encore des recherches d'histoire hagiographique (Martyrologe de la sainte église de Lyon) ou des traductions savantes de l'allemand et de l'anglais.
Son inclination pour la musique est à la source de plusieurs compositions qui connurent un écho certain.
À la suite d'investigations minutieuses, nous avons tenté de rassembler ce qu'on peut connaître de James Condamin et de restituer, de manière encore très incomplète, le personnage lui-même.
* Il ne faut pas confondre James Condamin (1844-1929) avec son homonyme, l'abbé Condamin (1807-1869), curé de la paroisse Sainte-Marie à Saint-Étienne à partir de 1846. [sur ce dernier, cf. Ernest Le Nordez (1839-1904) : M. l'abbé Condamin, curé de la paroisse Sainte-Marie (1869)]
En fait, cet abbé Condamin n'est pas un strict homonyme. Après recherche dans l'état civil, il apparait que son prénom est Benoît (ce prénom ne figure pas dans la notice biographique de Le Nordez). Il est né le 15 mars 1807 à Saint-Laurent-d'Agny, canton de Mornant dans le département du Rhône ; fils de Jean Baptiste Condamin, cultivateur et de François Chambry.
La confusion n'est donc pas possible.
_________________
plan
1) tableau généalogique de la famille
2) les grands-parents de James Condamin
3) les parents de James Condamin
4) la naissance de James Condamin
A) - un enfant mort-né
B) - la naissance de Jean Pierre James Condamin
5) Jacques-Joanny Condamin (frère de James) et son épouse
6) les trois enfants de Joanny, neveux de James Condamin
A) - Paul Condamin (1896-1897)
B) - Ennemond Condamin (1899-1966)
C) - Jean Condamin (1902-1984)
7) les surnoms de "James" et de "Joanny"
8) parcours de James Condamin
A) - notice biographique de 1899
B) - notice nécrologique de 1929
C) - études et formation
D) - prêtrise, premiers enseignements et thèses
E) - professeur à la Faculté catholique de Lyon
F) - domiciles
9) images de James Condamin ?
A) - en 1874
B) - en 1894
C) - en 1911
D) - en 1912
10) bibliographie de James Condamin
11) les centres d'intérêt de James Condamin
A) - Joseph Joubert (1754-1824)
B) - Victor de Laprade (1813-1883)
C) - Léon XIII, pape
D) - la composition musicale
E) - les thèses de doctorat
12) l'Histoire de Saint-Chamond, par James Condamin
13) correspondance
14) la mort de James Condamin
15) la tombe de la famille Condamin à Saint-Chamond
16) la rue James-Condamin à Saint-Chamond
* pièces annexes (textes)
_________________
1) tableau généalogique de la famille de James Condamin
tableau généalogique de James Condamin, 1844-1929 (© Michel Renard)
2) les grands-parents de James Condamin
Le grand-père paternel de James Condamin se prénommait Joseph. Il était né à Châteauneuf (près de Rive-de-Gier) le 16 janvier 1770. Il a épousé Marie Étiennette Micolet (1772-1828). Il est décédé le 4 février 1836 à Saint-Chamond, à l'âge de 66 ans. Joseph exerçait la profession de cordonnier. James Condamin ne l'a jamais connu. Comme il n'a pas connu sa grand-mère non plus.
acte de naissance de Joseph Condamin, le 16 janvier 1770 à Châteauneuf (Rive-de-Gier)
Châteauneuf, près de Rive-de-Gier (Loire)
Rive-de-Gier, route de la Madone, Châteauneuf (oct. 2008) : là où est né Joseph, le grand-père James Condamin
décès de Joseph Condamin, grand-père de James qui ne l'a jamais connu, le 4 février 1836
La grand-mère paternelle de James Condamin s'appelait Marie Étiennette Micolet. Elle était née à Saint-Chamond, paroisse Notre-Dame, le 5 avril 1772.
acte de baptême de Marie Étiennette Micolet le 5 avril 1772, grand-mère paternelle de James Condamin
Transcription :
Bapt[ême].
Marie Étiennette, fille des mariés Jean Pierre Nicolas, tailleur d'habits, demeurant dans cette (ditte) ville, paroisse de Notre-Dame, et de Catherine, chef des jardins [?], née ce jourd'huy cinq avril mil sept cent soixante douze [1772], a été baptisée le mesme jour dans l'église de la ditte paroisse par moy vicaire d'icelle, soussigné. Le parrain a été Denis Mathivet, oncle de l'enfant et la marraine, Marie Étiennette Faugeat femme de Antoine Faveriat, boulanger, sa cousine, qui ont signé avec le père.
sign. dont celle de Rozet : vicaire
acte de décès de Marie Étiennette Micolet (grand-mère paternelle de James Condamin) en 1828
La grand-mère paternelle de James Condamin, Marie Étiennette Micolet, est décédée à neuf heures du matin le 15 août 1828 en son domicile, rue Ventefol. Sa mort a été notifiée à l'état civil - fait un peu étrange... - par un huissier (Jean Charles Vial) et un agent de police (Blaise Fond) de Saint-Chamond. Son époux était-il absent ? Des voisins auraient-ils alors prévenus la police ?
3) les parents de James Condamin
Le père de James Condamin s'appelait Pierre Marie. Il était né le 8 mai 1809 à Saint-Chamond, rue Ventefol. À sa mort, le 20 septembre 1891, à l'âge de 82 ans, il était désigné comme "propriétaire rentier".
acte de naissance de Pierre Marie Condamin, le 8 mai 1809 (père de James Condamin)
Pierre Marie Condamin (père de James Condamin) est né rue Ventefol (photo du 9 mai 2015)
La mère de James Condamin s'appelait Étiennette Gonin. Elle était née le 11 décembre 1821 à Saint-Chamond.
acte de naissance d'Étiennette Gonin le 11 décembre 1821 à Saint-Chamond ; c'est la mère de James Condamin
Pierre Marie Condamin, âgé de trente ans, et Étiennette Gonin, âgée de dix-huit ans, se sont mariés le 16 juin 1839 à Saint-Chamond. Un peu moins de cinq ans plus tard naissait James Condamin.
acte de mariage de Pierre Marie Condamin et d'Étiennette Gonin, le 16 juin 1839
Transcription de l'acte de mariage des parents de James Condamin :
Ce jourd'hui seize juin mil huit cent trente-neuf [1839], devant nous Maire, officier de l'état civil de la ville de Saint-Chamond, se sont présentés, pour contracter mariage, Sieur Pierre Marie Condamin, commis négociant, né cette ville de Saint-Chamond le huit mai mil huit cent neuf [1809], fils légitime et majeur des défunts Joseph Condamin et Marie Étiennette Micolet, tous deux décédés en cette même ville le quatre février mil huit cent trente six et quinze août mil huit cent vingt-huit ; le dit Condamin domicilié en cette ville rue de la Caure, d'une part,
la demoiselle Étiennette Gonin, fille mineure de Claude Gonin et Marie Callet, marchands bouchers demeurants [soc] en la ville à Saint-Chamond, rue de la Boucherie ; la dite Gonin née à Saint-Chamond le onze décembre mil huit cent vingt-et-un [1821], d'autre part,
Les parties procèdent, savoir le futur comme majeur et libre, ses pères et mère décédés aux dates ci-dessus, pas encore libéré du service militaire par le numéro 104 qu'il a obtenu au tirage en cette ville et qui n'a pas été appelé ; la future encore mineure, sous l'autorité de son père ici présent. Etc.
Le père de James Condamin a vécu 82 ans, nous l'avons vu ; il est mort à son domicile, 82 rue de la République, à deux heures matin.
acte de décès de Pierre Marie Condamin, le 20 septembre 1891 (père de James Condamin)
La mère de James Condamin a vécu plus de 80 ans ; elle est décédée à cinq heures du soir, chez elle, le 15 octobre 1902.
acte de décès d'Étiennette Gonin, épouse Condamin, le 15 octobre 1902 (mère de James Condamin)
Les deux frères, James et Joanny, procèdent à la déclaration de décès de leur mère, auprès de l'état civil, le jeudi 16 octobre 1902 à Saint-Chamond.
James, cinquante-sept ans, demeurant à Lyon, est mentionné comme "chanoine, professeur à l'université catholique" ; Joanny, cinquante ans, habitant Saint-Chamond, comme "marchand de soie".
sur le côté gauche de la photo, les numéros 50 de la rue de la République,
quelques années après la mort de Pierre Marie Condamin qui habitait au n° 52
le n° 52 de la rue de la République où mourut le père de James Condamin (photo du 9 mai 2015)
4) la naissance de James Condamin
Jean Pierre, dit James, Condamin est né le le 22 mars 1844 à Saint-Chamond au domicile de ses parents, Grande Rue.
A) - Ses parents s'étant mariés en juin 1839, un délai de cinq années s'est donc écoulé avant la venue au monde de ce garçon. Les archives ont révélé qu'en 1840 (31 mars), le couple avait connu la douleur d'un enfant mort avant terme.
l'enfant mort-né du couple Pierre Condamin et Étiennette Gonin, 31 mars 1840
B) - Que s'est-il passé dans les trois années qui ont suivi ? Craintes psychologiques, raisons médicales... On ne le sait pas. En tout cas, le couple voit naître un garçon en mars 1844.
acte de naissance de Jean Pierre (James) Condamin, le 22 mars 1844 à Saint-Chamond
Le recensement de l'année 1846 nous fournit l'adresse précise des époux Condamin et de leur jeune garçon : le numéro 42 de la Grande Rue, actuelle rue de la République. Et l'enfant Jean Pierre est déjà surommé James.
extrait du recensement de 1846 : n° 42 de la Grande Rue (actuelle rue de la République)
le n° 42 de la rue de la République à Saint-Chamond (2 août 2015) :
James Condamin y passa les premières années de sa vie
le n° 42 de la rue de la République à Saint-Chamond (2 août 2015)
le n° 42 de la rue de la République à Saint-Chamond (2 août 2015)
5) Jacques-Joanny Condamin (frère de James) et son épouse
James Condamin avait un frère cadet prénommé Jacques à sa naissance et ayant reçu "Joanny" comme prénom d'usage. Il est né le 23 décembre 1851 à Saint-Chamond au domicile de ses parents, Grande Rue.
acte de naissance de Jacques dit Joanny Condamin, le 23 décembre 1851 à Saint-Chamond
"Mme Joanny Condamin", est l'épouse de Jacques-Joanny et l'un des auteurs des dessins descriptifs de l'ouvrage de son beau-frère : Histoire de Saint-Chamond et de la seigneurie du Jarez (1890).
Elle s'appelait Annette Marie Pauline Pailhade, née le 2 mai 1856 à Grand-Serre dans la Drôme.
Grand-Serre, dans la Drôme, au début du XXe siècle : Annette Pailhade y est née en 1856
Grand-Serre, dans la Drôme, au début du XXe siècle :
Annette Pailhade, future épouse Condamin y est née en 1856
Annette Pailhade se marie avec Jacques (Joanny) Condamin le 1er septembre 1879 à la mairie du 2e arrondissement de Lyon. À ce moment, elle habite avec ses parents au numéro 84 de la rue de la Charité à Lyon. Son père est receveur des Domaines en retraite.
à gauche de l'Hôtel de Verdun, le n° 84 de la rue de la Charité à Lyon (dans l'entre-deux guerres)
le n° 84 de la rue de la Charité à Lyon, en 2014 (porte verte)
le n° 84 de la rue de la Charité à Lyon, en 2014 (porte verte)
Jacques Joanny Condamin est mort le 25 novembre 1925, peu avant ses soixante-quatorze ans. La date du décès d'Annette Condamin ("Madame Joanny Condamin") n'est pas connue.
6) les trois enfants de Joanny, neveux de James Condamin
Jacques-Joanny Condamin, frère cadet de James, a eu trois garçons qui furent donc les neveux de James Condamin :
- Paul : 1896-1897
- Ennemond : 1899-1966
- Jean : 1902-1984
______________
A) - Paul Condamin est né le mardi 8 septembre 1896 et mort, n'ayant pas atteint ses onze mois, le 1er août 1897.
Parmi les deux deux témoins de la déclaration de naissance, figure : "Condamin Jean Pierre, dit James, chanoine honoraire de Lyon et de Bordeaux, docteur en théologie et docteur ès lettres, professeur à l'Université catholique de Lyon, âgé de cinquante-deux ans (...) domicilié en cette ville". James Condamin témoignait pour son premier neveu.
acte de naissance de Paul Condamin, le 8 septembre 1896
acte de décès de Paul Condamin, le 1er août 1897
______________
B) - Ennemond Condamin est né le samedi 4 novembre 1899 à Saint-Chamond au domicile de ses parents. Il est décédé le lundi 5 septembre 1966 à Lyon, dans le 6 arrondissement.
Il fut le deuxième neveu de James Condamin.
acte de naissance d'Ennemond Condamin, le 4 novembre 1899 à Saint-Chamond
bulletin de naissance d'Ennemond Condamin (1899), deuxième neveu de James Condamin
Ennemond Condamin a épousé Suzanne Payen le 8 janvier 1924 à Lyon 2e.
Suzanne Payen était née le 27 novembre 1901 à Lyon, 2e. Elle est décédée le 31 janvier 1989 à Lyon 2e.
acte de naissance de Suzanne Payen (1901), épouse d'Ennemond Condamin
fiche matricule militaire d'Ennemond Condamin, né en 1899
La fiche matricule d'Ennemond Condamin nous apprend que son recensement a dû avoir lieu en 1918, date à laquelle on enregistre sa "faiblesse". En 1920, celle-ci est confirmée et on ajoute une entérite (inflammation de l'intestin). Même diagnostic en 1921, qui conduit en 1922 au constat d'une "faiblesse irrémédiable".
En 1918, il était étudiant, et lorsque la fiche matricule, aujourd'hui conservée, est créée (le 27 février 1920), il est noté comme courtier en bourse.
______________
C) - Jean Condamin est né le dimanche 10 août 1902 à Saint-Chamond ; il est mort le 10 janvier 1984 à Sainte-Maxime dans le Var.
Il fut le troisième neveu de James Condamin.
Il a été recensé en 1922.
acte de naissance de Jean Condamin, le 10 août 1902 à Saint-Chamond
Il a épousé Paule Ludivine de Chapuys Montlaville, née le 1er janvier 1904 (décédée en 1991) et dont le père était baron, en 1925, au château de Dorlière-Beauzac en Haute-Loire.
Le journal Le Gaulois rendit compte du mariage dans son édition du lundi 12 octobre 1925.
château de Dorlière à Beauzac (Haute-Loire) où Jean Condamin, troisième neveu de James,
a épousé Ludivine de Chapuys Montlaville en 1925
Le Gaulois, lundi 12 octobre 1925
Le Gaulois, lundi 12 octobre 1925
Article du Gaulois, le lundi 12 octobre 1925 : " - Le chanoine Condamin, doyen de la Faculté catholique des lettres de Lyon, vient de bénir, en l'église de Beauzac (Haute-Loire), le mariage de Mlle Paule Ludiwine de Chapuys-Montlaville, fille du baron et de la baronne de Chapuys-Montlaville, avec M. Jean Condamin, fils de M. Joanny Condamin, chevalier de la Légion d'honneur, et de Mme, née Pailhade."
église de Beauzac (Haute-Loire) dans laquelle James Condamin a béni le mariage de son neveau,
Jean Condamin avec Ludivine de Chapuys-Montlaville (fille de baron), en 1925
7) les surnoms de "James" et "Joanny"
On sait par le recensement de 1846 que Jean Pierre Condamin, âgé de deux ans, portait déjà le surnom de James. C'est donc un choix de ses parents. Son frère Jacques, de sept ans plus jeune, a dû recevoir son surnom de Joanny très tôt également. Quelles raisons conduisirent les parents à désigner ainsi leurs deux fils ?
Un indice peut être formulé, qui impliquerait le sentiment religieux de la famille. Mais c'est une hypothèse que rien ne peut étayer, ni infirmer, pour l'instant.
James est, en effet, une variante de Jacques On a donc peut-être donné au premier garçon, survivant, le nom d'un apôtre. Pourquoi celui-ci et non un autre ? Mystère. Nous ne savons pas si un choix de prénom avait été envisagé pour le premier enfant, mort avant terme en 1840.
Quand le deuxième est né, on a peut-être voulu persister dans la démarche. Joanny est une variante de Jean. Là, cette option pourrait s'expliquer. Parmi les douze apôtres (ou le "groupe des Douze", parce qu'il existe des apôtres extérieurs à ce groupe) se trouvent deux frères : Jacques le Majeur et son cadet Jean. Les deux frères Condamin étaient ainsi placés sous la protection de deux apôtres dont la tradition rapporte qu'ils furent très proches de Jésus.
Le rapport d'aînesse de James par rapport à son frère Joanny ne pouvait être désigné avec les prénoms d'état civil (qui étaient aussi des noms d'apôtres) puisque le premier s'appelait Jean et Pierre et le second Jacques. Dans la tradition chrétienne, Jean n'est l'aîné de personne et Pierre est le cadet d'André. Quant à Jacques, soit il s'agit du Majeur, soit du Mineur dont on sait seulement qu'il fut apôtre.
Donc la mise en rapport de l'ordre de naissance de cette fratrie de deux enfants avec des références chrétiennes exemplaires ne pouvait qu'emprunter la fratrie apostolique de Jacques (James) et Jean (Joanny).
Jacques et Jean, fils de Zébédée, musée des pèlerinages, Saint-Jacques-de-Compostelle
8) parcours de James Condamin
A) - la notice biographique de 1899
Dans l'édition de 1899 du Dictionnaire, annuaire et album de la Loire (coll. "Les dictionnaires départementaux", Paris, Henri Jouve, imprimeur-éditeur), on trouve cette notice relative à l'abbé James Condamin, à son parcours et à ses publications, y compris celles parues sous le pseudonyme de J. Beauregard :
Dictionnaire, annuaire et album de la Loire, 1899
B) - la notice nécrologique de 1929
Semaine religieuse du diocèse de Lyon, 23 août 1929, p. 187-189
C) - études et formation
l'ancien collège Sainte-Marie, à Saint-Chamond, a laissé la place à la Mairie ; James Condamin le fréquenta
James Condamin fréquenta le collège Sainte-Marie à Saint-Chamond. Cet établissement n'était pas encore situé route du Coin, mais installé dans l'ancien couvent des Minimes, actuellement occupé par la Mairie.
Il y entra au mois d'octobre 1858 (âgé de quatorze ans donc), en classe de sixième, obtenant dix prix. Ce qui le fit passer directement en classe de quatrième où il reçut sept nominations.
Il devint bachelier ès-lettres et choisit d'entrer au Grand Séminaire de Saint-Irénée, à Lyon qui venait, depuis quelques années, d'inaugurer ses nouveaux bâtiments, près de l'église et de la colline Saint-Just.
le grand séminaire Saint-Irénée à Lyon, où James Condamin étudia
D) - prêtrise, premiers enseignements et thèses
En 1868, il fut ordonné prêtre (a-t-il alors été précepteur dans une maison particulière ?) et retourna au collège Saint-Marie de Saint-Chamond pour y enseigner.
James Condamin à l'âge de 24 ans, parmi la fanfare du collège Sainte-Marie
En 1869, il était à l'École cléricale de Saint-Pierre, toujours à Saint-Chamond.
Très vite, il fut nommé au petit séminaire de Montbrison pour enseigner la réthorique. En 1873, il était reçu licencié ès-lettres.
montée du petit séminaire à Montbrison
le séminaire de Montbrison (Loire) où James Condamin enseigna dans les années 1870
Le 18 décembre 1876, James Condamin soutenait une première thèse pour le grade de docteur en théologie ; le sujet en était : Étude historique sur saint Ennemond, évêque de Lyon.
Et le 13 août 1877, double soutenance de thèse pour le grade de docteur ès-lettres ; l'une en latin : De Q. S. F. Tertulliano, vexatae religionis patrono et praecipuo, apud Latinos, christianae linguae artifice (À propos de Quintus Septimius Florens Tertullien, avocat de la religion malmenée, et principal artisan, chez les Latins, de la langue chrétienne) ; l'autre en français : Essai sur les Pensées de J. Joubert (2 vol.). Joseph Joubert (1754-1824) avait été un moraliste qui ne publia rien de son vivant ; sa veuve remit ses notes à Chateaubriand qui en édita un recueil en 1838.
l'église primatiale Saint-Jean à Lyon : James Condamin y était chanoine
E) - professeur à la Faculté catholique de Lyon
À la rentrée 1877, il fut recruté comme professeur de littérature étrangère à la Faculté catholique de Lyon - qui venait de créer une faculté de Lettres (avant, il n'y avait que le Droit) - et occupa ce poste jusqu'en 1890. À cette date, il enseigna la littérature française jusqu'à la fin de sa carrière.
Il n'a jamais apprécié la laïcité scolaire, et s'en livre dans l'un de ses récits de voyages : "Ajoutons que l'école laïque, cette triste spécialité de la France, est chose inconnue aux pays Scandinaves : la Religion est partout réglementairement enseignée dans les écoles officielles ; on n'y a, nulle part, la sottise de croire qu'on travaillerait utilement à la grandeur future de l'État en lui préparant des générations de petits athées..." (Au pays des Fjords (Danemark, Suède, Norvège), 1897, p. 203).
James Condamin était doyen de la faculté des Lettres de l'Université catholique de Lyon depuis 1906. En 1926, il devint doyen honoraire.
Peu de traces de cette carrière... Un témoignage, tardif, de l'un de ses collègues et successeurs, et d'abord ancien élève, émerge du livre de Louis Aguettant (1871-1931), La vie comme une oeuvre d'art (parue sous les soins de son gendre, Jacques Longchampt en 2006, éd. L'Harmattan).
Notons que Louis Aguettant, plus tard, a enseigné la langue et la littérature latine à la Faculté des lettres dont James Condamin était le doyen...
Louis Aguettant a longtemps tenu un journal. À l'année 1888, ce journal commente la rentrée des cours à la Faculté catholique en lettres.
Plusieurs professeurs sont décrits : "Lundi (22 octobre). Ce soir, à deux heures [14 heures ], j'ai commencé ma nouvelle vie d'étudiant ès lettres. Deux cours, M. Bonnel, d'abord, nous a parlé d'une façon fort intéressante de l'éloquence à Rome (débuts), puis M. Devaux, un abbé, a fait sa première conférence, c'est-à-dire une suite de conseils pour l'année. Sujet de dissertation latine à rendre dans quinze jours : Nascuntur poetae, fiunt oratores. M. Bonnel est maigre, sec, l'oeil très vif et l'air très bon, soixante ans environ, et des lunettes d'or, naturellement. Je connaissais déjà M. Devaux pour avoir été collé par lui aux Minimes. Un détail : il y a une quinzaine au moins de jeunes abbés pour trois laïques. C'est une majorité trop écrsante. Peut-être y aura-t-il un nouveau contingent en novembre.
- Mardi 23. J'ai eu un cours de M. Léotard, assez ennuyeux sur les institutions anciennes ; il lit tout, ce qui donne beaucoup de monotonie. M. Lepître (abbé qui nous enseigne la grammaire comparée) lit aussi ; mais la chose enseignée me plaît davantage. - Mercredi. J'ai ce soir un mal de tête intense ; cela vient-il de ces trois heures de cours de suite, la plume à la main ? D'abord, M. Condamin ; il parle très facilement, improvise tout son cours, mais phrase trop : c'est agaçant. Il quintessencie et s'écoute parler. J'ai été heureux quand le bon et simple abbé Gonnet est venu nous parler, sans ornements, avec une élocution difficile, des accents en grec. Au moins, tous ses mots portent ; point de phrases mais, je crois, beaucoup de savoir" (p. 37).
Cette impression a-t-elle perduré ? En tout cas, professeur depuis une dizaine d'années, James Condamin semble très à l'aise dans sa fonction. Il ne lit pas son cours, comme d'autres de ses collègues ; il improvise car il maîtrise parfaitement son sujet et manifeste ceftainement des qualités d'orateur, même si son style est ici blâmé par Louis Aguettant. Ce dernier note, plus sobrement, le samedi 15 décembre [1888] : "J'ai remis à M. Condamin mon premier devoir français."
Il y a aussi les facéties. Dans une lettre du 21 novembre 1889, Aguettant raconte à son ami Louis Mercier (1870-1951) "une échappée de rhétoriciens en gaieté que nous nous sommes permise, Belmont et moi. N'avons-nous pas envoyé à ce pauvre abbé Condamin deux dissertations à rendre chauve d'étonnement un professeur cent fois plus chevelu que lui ! deux dissertations peintes avec un balai ivre, barbeysques, Paul-de-Saint-Victoresques, rouges comme le gilet inoubliable de Théo [Gautier]. Et cela sur Bossuet, le plus vénérable et le plus rotond des classiques ! Il faut être jeune pour faire de la couleur sur un tel sujet. Je l'ai comparé à Beethoven ! vous voyez ça d'ici. Belmont a commencé ainsi «Le XVIIe siècle a fait du jeune avec le vieux». Et cela continue ainsi pendant six grandes pages !" (p. 48).
Une pantalonnade qui n'a pas eu l'heur de plaire au professeur. Louis Aguettant narre le corrigé de ces "dissertations hirsutes" sur Bossuet : "L'abbé Condamin a cousu un compliment à la queue de ses épigrammes : «Ces devoirs me prouvent deux choses : d'abord que ces messieurs n'ont pas encore voulu se mettre au travail, et ensuite qu'ils ont du...» [à suivre] (p. 49).
En 1913, James Condamin est nommé chanoine honoraire. En 1926, il est doyen honoraire de la Faculté des lettres.
F) - domiciles
En 1896, James Condamin est domicilié à Saint-Chamond (selon l'acte de naissance de son premier neveu). En 1902, il réside à Lyon (depuis quand ?).
place Bellecour à Lyon : James Condamin y a vécu au n° 26 (à gauche sur la photo)
le n° 26 de la place Bellecour à Lyon, où habita James Condamin (photo mai 2014)
le n° 26 de la place Bellecour à Lyon, où habita James Condamin (photo mai 2014)
9) images de James Condamin ?
Mis à part les deux photos de la fin des années 1860, on ne connaît pas de portrait officiel de James Condamin, il ne figure dans aucun annuaire ecclésiastique. Cependant, il existe des photographies de groupes sur lesquelles il aurait pu figurer ou d'autres sur lesquelles sa présence est une probabilité assez forte.
A) - en 1874
Sur deux portraits de classes du petit séminaire de Montbrison, datés d'environ 1874 (au moment il y enseignait), James Condamin n'est pas présent mais a certainement dû côtoyer les personnes qui posent.
petit séminaire de Montbrison, vers 1874 ; James Condamin n'y figure pas
petit séminaire de Montbrison, vers 1874 ; James Condaminn'y figure pas non plus
B) - en 1894
À l'été 1894, James Condamin effectua un voyage en Italie et en publia le récit l'année suivante dans son livre Du Vésuve à l'Etna.
Son ouvrage contient quelques photos dont celle de la baie de Napoli, à Sorrento, sur laquelle on voit deux personnages (p. 63). Il se pourrait bien que l'homme assis soit James Condamin lui-même. Il avait cinquante ans à l'époque. Mais nous n'en avons aucune certitude et le cliché est peu évocateur.
Du Vésuve à l'Etna, James Condamin sous le pseudonyme de J. de Beauregard, 1895
C) - en 1911
Il y a deux autres occasions au cours desquelles James Condamin a très certainement dû apparaître publiquement et qui ont laissé une trace. Il s'agit notamment des obsèques de deux personnalités catholiques, en 1911 à Dijon et en 1912 à Lyon.
Mgr Pierre Dadolle (1857-1911)
Le 22 mai 1911 décède à Dijon, l'évêque du lieu, Pierre Dadolle (1857-1911). Ordonné prêtre en 1880, puis ayant soutenu ses thèses, il fut nommé professeur à la faculté de théologie catholique de Lyon en 1886 et recteur de cette université en 1894, jusqu'en 1906 où il devint évêque de Dijon. Il décède subitement à l'âge de 54 ans. Ses funérailles ont lieu cinq jours plus tard.
funérailles de Monseigneur Dadolle, à Dijon, le 27 mai 1911, cortège de la Faculté catholique de Lyon
Si les obsèques de Mgr Dadolle se sont déroulées à Dijon, une importante délégation de clercs lyonnais s'y rendit le samedi 27 mai 1911, conduite par Mgr Déchelette, auxiliaire de Lyon.
Et, parmi, eux des réprésentants des Facultés catholiques. Une carte postale ancienne en représente le cortège de dos, s'apprétant à entrer dans la cathédrale Sainte-Bénigne où l'évêque de Nevers, Mgr Chatelus prononça l'éloge funèbre avant que le corps ne soit descendu dans la crypte.
funérailles de Monseigneur Dadolle, à Dijon, le 27 mai 1911, cortège de la Faculté catholique de Lyon, détail
Si on compare cette image avec celle de 1912, qui suit, on identifie une même personne à la tête des délégations. D'apparence frêle mais l'air énergique, il s'agit vraisemblablement de Mgr Fleury Lavallée (1870-1961) qui fut recteur des Facultés catholiques de Lyon de 1910 à 1945. Nous en sommes sûrs qu'il participa à cette solennité, comme le précise le journal La Croix en date du jeudi 19 septembre 1912.
Déjà doyen de la Faculté des Lettres, le chanoine James Condamin devait, en conjecture raisonnable, faire partie de la délégation à Dijon en 1911. Mais, de dos, il n'est pas aisément identifiable. Ce qui est différent l'année suivante.
D) en 1912
en 1911 et en 1912, une même personne conduit le cortège des Facultés catholiques de Lyon,
et James Condamin se trouve dans chacun d'eux
En 1912, en effet, eurent lieu les funérailles du cardinal Coullié, archevêque et primat des Gaules depuis septembre 1893. Le cardinal décéda le mercredi 11 septembre ; sa dépouille fut déposée dans la cathédrale de Saint-Jean d'où partit le cortège le mardi 17 septembre.
le cardinal Coullié,
mort en septembre 1912
La cérémonie fut imposante. Plusieurs images en ont été conservées. De très nombreux membres du clergé et de sociétés catholiques diverses ont défilé ; le public était massé le long du parcours. Même si une seule, parmi les images qui suivent, concerne Condamin, leur publication rappelle l'importance de l'expression religieuse catholique dans la France d'avant 1914, et particulièrement à Lyon, "capitale des Gaules". L'univers dans lequel vécut le chanoine et professeur James Condamin.
le char funèbre du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912
le char funèbre du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912, avec le cardinal Luçon (coin droit, en bas)
funérailles du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912 : le clergé
funérailles du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912 : délégations des Patronages de France
funérailles du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912 : les prêtres du diocèse
funérailles du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912 : les délégations de Religieuses
funérailles du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912 : les sociétés catholiques de gymnastique
funérailles du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912 : membres de l'évêché
funérailles du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912 : évêques (la légende manuscrite est erronée)
funérailles du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912 : évêques et chanoines précédant le char funèbre ;
le deuxième évêque (de la dr. vers la g.) est le cardinal Luçon, archévêque de Reims
funérailles du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912 :
les Facultés catholiques de Lyon, conduites par le recteur Fleury Lavallée
funérailles du cardinal Coullié, le 17 septembre 1912 : les Facultés catholiques de Lyon :
les personnages ont été numérotés sans que l'on n'ait retrouvé les noms correspondant aux chiffres... dommage
L'image du cortège des Facultés catholiques respecte la hiérarchie de cette institution. Derrière le recteur, viennent les doyens des facultés. Les quatre (théologie, droit, lettres, sciences) étaient-elles représentées ce jour ? Les sept doyens ou vice-doyens présents sont tous vêtus d'une soutane à large ceinture et d'un manteau de cérémonie, du rabat noir bordé de blanc sous le col, et coiffés de la barrette, bonnet rigide à quatre côtés. Derrière eux, sont les autres professeurs.
À cette date, le recteur était, on l'a vu, Mgr Fleury Lavallée, chanoine ; il succédait, depuis 1910, à Mgr Devaux. Les doyens étaient : le chanoine Joseph Tixeront (1856-1925) pour la faculté de théologie ; Charles François Jacquier (1845-1928) pour le droit, avec le vice-doyen Alexandre Poidebard (1844-1925) ; le chanoine James Condamin (1844-1929) pour la faculté des lettres ; Magnus Louis Marie Sparre, comte de (1849-1933), pour la faculté des sciences.
Parmi quelques-uns des professeurs réputés, peut-être se trouvait-il dans le défilé le chanoine Élie Blanc (1846-1926), professeur de philosophie ; ou son collègue Henri Ollion (1878-1946) ?
organisation des facultés catholiques de Lyon en 1910
Bulletin des Facultes catholiques de Lyon, année 1911, n° 1 ; janvier-mars 1911)
Il est assez probable que James Condamin se trouve dans le groupe de religieux, derrière le recteur Lavallée. Mais où ? Peut-être ce personnage au deuxième rang à droite.
encadré, peut-être James Condamin en 1912 ; il a alors 68 ans
10) bibliographie de James Condamin
* d'après le Musée du diocèse de Lyon, revue, corrigée et augmentée ; et data-bnf-fr.
Oeuvres
1876 - Saint Ennemond, évêque de Lyon : sa vie et son culte.
1877 - Essai sur les Pensées de J. Joubert.
1877 - Essai sur les pensées et la correspondance de J. Joubert.
1877 - De Q. S. F. Tertulliano vexatae religionis patrono et paecipuo, apud Latinos, christianae linguae artifice.
1883 - La Ballade du roi de Thulé, essai de critique littéraire et musicale sur le Lied de Goethe (Paris, E. Leroux).
1883 - Études et souvenirs. Croquis artistiques et littéraires.
1885 - Histoire de Saint-Bonnet-le-Château par deux prêtres du diocèse de Lyon.
1885 - La composition française du baccalauréat : conseils et plans synoptiques.
1886 - Sainte Thérèse d'après sa correspondance.
1886 - La Vie et les œuvres de V. de Laprade avec une lettre de François Coppée.
1889 - La composition française : conseils et plans synoptiques pour traiter 850 sujets.
1889 - Études et souvenirs : croquis artistiques et littéraires.
1889 - Rome et Léon XIII.
1890 - Histoire de Saint-Chamond et de la seigneurie de Jarez depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours.
1896 - Vie et œuvre de Victor de Laprade.
1897 - Vie de la bonne mère Marie de Jésus, née Sophie de la Rochetière, fondatrice et première supérieure générale des religieuses de Marie-Thérèse.
1910 - Le centenaire du doctorat ès-Lettres (1810-1910) : étude d'histoire universitaire.
1926 - Répertoire des citations, pensées, aphorismes, mots célèbres, définitions, proverbes, etc...
Saint Ennemond, évêque de Lyon, sa vie et son culte, James Condamin, 1876
Essai sur les pensées de J. Joubert, James Condamin, 1877
Essai sur les pensées de J. Joubert, James Condamin, 1877, autographe
De Q. S. F. Tertulliano vexatae religionis patrono et paecipuo apud Latinos,
christianae linguae artifice, James Condamin, thèse en latin, 1877
Croquis artistiques et littéraires, James Condamin, 1883
Croquis artistiques et littéraires, James Condamin, 1883 (4e de couverture)
Histoire de Saint-Bonnet-le-Château..., James Condamin et François Langlois, 1885
La composition française, James Condamin, 1885
La composition française, James Condamin, 1886
Sainte Thérèse, d'après sa correspondance, James Condamin, 1886
La vie et les oeuvres de V. de Laprade, James Condamin, 1886
Rome et Léon XIII, James Condamin, 1889
Répertoire alphabétique des citations, James Condamin, 1926
Traductions
1883 - Histoire générale de la littérature du Moyen Age en Occident, de A. Ebert (trad. J. Aymeric et…).
1912 - La Cour de Philippe IV et la décadence de l'Espagne : 1621-1665, de Martin Hume (trad. P. Bonnet et …).
Histoire générale de la littérature du Moyen Age en Occident, de
A. Ebert (trad. James Condamin et Joseph Eymeric), 1883
L'Histoire générale de la littérature en Occident de Adolf Ebert, traduite en 1883 par Joseph Aymeric et James Condamin est accessible en ligne (les trois volumes) : ici.
Cette édition a été un livre de travail pour l'écrivain Karl-Joris Huysmans, ainsi que le révèle l'exposition Karl-Joris Huysmans. Du naturalisme au satanisme et à Dieu, organisée par la Bibliothèque Nationale en 1979 : "Huysmans a largement utilisé cet ouvrage auquel il emprunte souvent des formules précises, pour le chapitre III d'À Rebours. On trouvera quelques-uns de ces rapprochements dans l'édition de M. Fumaroli (éd. Folio, 1977). Cette source avait déjà été indiquée, dès 1909, par Rémy de Gourmont, d'autant mieux informé que, collaborateur à cette époque de la Bibliothèque nationale, il avait fourni à Huysmans une partie de sa documentation" (p. 32, notice 85) (source).
La cour de Philippe IV et la décadence de l'Espagne (1621-1665), Martin Hume
(trad. James Condamin et P. Bonnet), 1912
Éditions
1902 - Martyrologe de la Sainte Eglise de Lyon : texte latin inédit du XIIIe siècle transcrit sur le manuscrit de Bologne, publié par J.B.Vanel et …
1913 - Deux œuvres de jeunesse de Frédéric Ozanam, rééditées à l'occasion des fêtes du premier Centenaire de sa naissance (1813-23 avril 1913), précédées d'un avant-propos par…
Martyrologe de la Sainte Église de Lyon, James Condamin, 1902
Deux oeuvres de jeunesse de Frédéric Ozanam, James Condamin, 1913
Deux oeuvres de jeunesse de Frédéric Ozanam,
James Condamin, 1913
Deux oeuvres de jeunesse de Frédéric Ozanam, James Condamin, 1913
Semaine religieuse du diocèse de Lyon, 23 mai 1913, p. 827
Avec le pseudonyme de J. de Beauregard
James Condamin a signé toutes ses recensions de voyage, couvrant plus d'une dizaine d'années, du pseudonyme de J. de Beauregard. On pourrait penser que ce cryptonyme exprimait une vision optimiste de son double statut de pélerin et de pérégrin. Peut-être. En fait, il s'agissait du nom du chalet de famille où il séjourna pour des vacances.
Condamin a eu recours aux talents de plusieurs illustrateurs pour orner ses ouvrages.
L'un d'eux signe O' Netty. On ne trouve rien sur ce dessinateur hormis le concours qu'il prêta à certains livres de James Condamin. Il est possible qu'il s'agisse d'un pseudonyme. À titre d'hypothèse, pour l'instant non vérifiée, je suggère que "O'Netty" pourrait être Mme Joanny Condamin, de son prénom Annette (épouse du frère de James) ; elle a illustré le livre de son beau-frère sur l'histoire de Saint-Chamond.
Cet "habile dessinateur" (Du Vésuve à l'Etna, 1895) semble avoir accompagné James Condamin dans son périple ainsi qu'on peut l'imaginer à la description des momies du couvent des Capucins à Palerme : "...le corps est placé, horizontalement, dans une de ces petites niches superposées que mon habile dessinateur, O'Netty, a représentées, de chaque côté de son croquis..." (p. 125).
Du Vésuve à l'Etna, James Condamin, 1895 ; dessin de O'Netty (p. 121)
Dans l'avant-propos de ce livre, Condamin écrit : "Quant à la partie artistique de l'ouvrage, elle a été traitée, ce me semble, avec une telle délicatesse, une telle maîtrise, par mon habile collaborateur O'Netty, que je n'hésite pas à devancer moi-même le jugement favorable de l'opinion publique, et à adresser, d'ores et déjà, à l'aimable dessinateur, mon plus cordial merci !" (p. VII).
1888 - Du Nord au Midi de l'Espagne.
1891 - De Paris à Vienne par Oberammergau.
1893 - Chez nos amis de Russie.
1894 - En Zig-Zag aux Pays-Bas et sur les bords du Rhin : Belgique, Hollande, Provinces rhénanes.
1895 - Du Vésuve à l'Etna, et sur le littoral de l'Adriatique.
1896 - Aux rives du Bosphore.
1897 - Au pays des Fjords (Danemark, Suède, Norvège).
1898 - De Saint Augustin aux rives du Tage (Tunisie, Algérie et Portugal).
1899 - Parthénon, Pyramides, Saint Sépulcre (Grèce, Égypte, Palestine).
Du Nord au Midi de l'Espagne, James Condamin, 1888
De Paris à Vienne par Oberammergau, James Condamin, 1891
De Paris à Vienne par Oberammergau, James Condamin, 1891
De Paris à Vienne par Oberammergau,
James Condamin, 1891
Chez nos amis de Russie, James Condamin, 1893
Chez nos amis de Russie,
James Condamin, 1893
En Zig-Zag aux Pays-Bas et sur les bords du Rhin
(Belgique, Hollande, Provinces rhénanes), James Condamin, 1894
Du Vésuve à l'Etna, James Condamin, 1895
Aux rives du Bosphore, James Condamin, 1896
Aux rives du Bosphore, James Condamin, 1896
Au pays des Fjords (Danemark, Suède, Norvège), James Condamin, 1897
Au pays des Fjords, James Condamin, 1897
Au pays de Saint Augustin et aux rives du Tage (Tunisie, Algérie et Portugal),
James Condamin, 1898
Parthénon, Pyramides, Saint-Sépulcre, James Condamin, 1899
Préfaces
préface au Recueil de litanies à la Sainte Vierge, abbé Gribet, 1888
11) les centres d'intérêts de James Condamin
A) - Joseph Joubert (1754-1824), objet de sa thèse de lettres. Sur le personnage de J. Joubert, voir le site textes-rares.
B) - le poète Victor de Laprade (1812-1883). James Condamin fut son biographe - certes, pas le seul : on compte aussi Edmond Biré (1886). Après plusieurs années de travail, et de séjour dans les lieux où vécut (Montbrison) et enseigna (Lyon) l'homme de lettres, il publia La vie et les oeuvres de Victor de Laprade en 1886.
Victor de Laprade, poète et académicien, royaliste, catholique, traditionnaliste
James Condamin était en contact avec madame de Laprade et sa famille. En contact également avec le célèbre poète François Coppée (1842-1908) qui lui adressa une lettre en guise d'ouverture pour sa biographie de l'écrivain forézien, au fauteuil duquel il avait succédé à l'Académie française deux ans plus tôt (février 1884).
lettre de François Coppée en préface du livre de James Condamin sur Laprade
James Condamin participa à la cérémonie d'inauguration de la statue du poète à Montbrison, le dimanche 17 juin 1888. Il présida la messe célébrée dans l'église collégiale Notre-Dame de la cité forézienne.
église Notre-Dame de Montrbison au début du XXe siècle
église Notre-Dame de Montrbison au tout début du XXe siècle,
soit une dizaine d'années après la cérémonie en l'honneur de Victor de Laprade
De nombreux discours et autres prises de paroles eurent lieu pour célébrer Victor de Laprade. James Condamin composa ce modeste sonnet.
statue du poète Victor de Laprade (1812-1883) à Montbrison
statue du poète Victor de Laprade (1812-1883) à Montbrison
C) - Léon XIII, pape de 1878 à 1903. James Condamin y consacre un ouvrage apologétique, Rome et Léon XIII, en 1889.
En fait, il s'agit surtout d'une histoire de Rome, la païenne puis la chrétienne, et d'une biographie de Joachim Pecci, devenu pape sous le nom de Léon XIII.
La limite de cet ouvrage réside dans sa date, il est consacré aux dix premières années du pontificat. James Condamin ne peut donc se prononcer sur les grandes initiatives de léon XIII intervenues plus tard : l'approbation du ralliement à la République (novembre 1890) et l'encyclique Rerum Novarum (les choses nouvelles") du 15 mai 1891 par laquelle l'Église se saisit des spécificités de la question sociale ; certes, Léon XIII condamne le socialisme mais il évoque la dignité de l'ouvrier, refuse la concentration des richesses dans les mains de quelques-uns, appelle l'État à assurer le bien-être des travailleurs.
Par cette encyclique, Léon XIII prenait le contre-pied de son prédécesseur, Pie IX et de son Syllabus ("sommaire", "résumé", recueil") qui réprouvait les "principales erreurs de notre temps" (rationalisme, socialisme, gallicanisme, morale nouvelle, libéralisme, civilisation moderne...).
D) - la composition musicale. C'est un aspect peu connu de la vie de James Condamin, et l'on se prendrait même à douter qu'il s'agisse de lui. Mais le chanoine est bien l'auteur de plusieurs partitions, souvent transcrites et arrangées par des musiciens plus chevronnés.
Éditées à Lyon par l'établissement "Veuve E. Béal", on trouve une liste de dix partitions, probablement écrites entre la fin des années 1890 et le début du XXe siècle.
Aux marins de France et de Russie. Cronstadt, hymne russe,
fantaisie pour piano, James Condamin
Jehanne d'Arc, marche triomphale pour piano, James Condamin
liste de dix partitions musicales dont James Condamin est l'auteur
partition Tristesses et sourires de Jeannot, mélodie dans le style ancien,
de J. Condamin, archivée au Conservatoire royal de Liège
Plusieurs indices accréditent l'authenticité des curiosités et des capacités musicales de James Condamin. Ainsi, dans son récit de voyage de l'été 1894, publié l'année suivante, Du Vésuve à l'Etna et sur le littoral de l'Adriatique, on trouve cette évocation du monde de la musique en Sicile, à Catane, et la description de la tombe de Vincenzo Bellini (1802-1835).
extrait du récit de voyage de James Condamin en 1894 : Du Vésuve à l'Etna...
portée de musique inscrite sur le tombeau de Bellini et recopiée par James Condamin
tombeau de Bellini dans la cathédrale de Catane (vue ancienne),
décrit par James Condamin dans son livre de voyage Du Vésuve à l'Etna...
tombeau de Bellini dans la cathédrale de Catane (vue récente)
La revue "savante" mensuelle illustrée, Les Annales fléchoises et la vallée du Loir, mentionne clairement, en 1904, James Condamin en tant que compositeur. Il s'agit bien du chanoine, professeur de lettres à la Faculté catholique de Lyon.
La Société d'histoire, lettres, sciences, arts de la Flèche (département de la Sarthe) avait été fondée en 1835 puis avait cessé toute publication dans le dernier quart du XIXe siècle ; elle devint éditrice des Annales fléchoises de 1904 à 1914. Et disparut avec la guerre.
Condamin, ainsi que les chanoines Froger, Ledru et Urseau, entretenait des rapports avec cette société savante. En 1914, il figurait au titre de "collaborateur" de la revue. Mais, il l'était déjà avant.
À côté de James Condamin, figuraient :
- l'érudit abbé Louis Froger (1848-1918) [Louis Froger est né le 31 décembre 1848 à Saint-Calais, dans le département de la Sarthe ; de Louis François Froger, 33 ans, tanneur et de Marie Chalumeau, 31 ans], chanoine, qui fut professeur au collège de Saint-Calais (Sarthe) et curé de Rouillon (près du Mans), et qui est l'auteur d'une savante Histoire de Saint-Calais (1901), de transcriptions de documents latins ainsi que de nombreux travaux d'histoire locale.
- le chanoine Ambroise Ledru (1849-1935), prêtre du diocèse du Mans, auteur de dizaines de recherches d'histoire locale, président de la Société historique d'histoire du Maine.
- l'abbé Charles Urseau (1860-1940) [né le 28 avril 1860 à Saint-Gemmes-sur-Loire, décédé le 20 décembre 1940], vicaire du quartier Saint-Jacques à Angers dans les années 1880, secrétaire de l'évêché au temps de Mgr Freppel, chanoine en 1891, conservateur du musée archéologique Saint-Jean à Angers. (éloge funèbre)
James Condamin, collaborateur de la revue Les Annales fléchoises (Sarthe), 1914
La revue rend compte de plusieurs de ses ouvrages, elle signale les livres que Condamin lui offre, et publie même, en 1904, des partitions du chanoine lyonnais telles Heimweh et la Messe du Matin.
Les poètes dont s'inspire James Condamin, cités dans les Annales fléchoises, sont : Émile Deschamps (1791-1871), auteur prolixe, romantique puis "parnassien" ; et Louis Mercier (1870-1951), jeune poète roannais, étudiant en lettres à la Faculté catholique de Lyon, qui a probablement suivi les cours de James Condamin.
Les Annales fléchoises de 1904 mentionnent
James Condamin comme "artiste consommé"
Les Cloches, mélodie pour ténor, poésie de M. Deschamps, musique de James Condamin
Charité, mélodie musicale de James Condamin
Heimweh, terme allemand signifiant "mal du pays", "nostalgie" ;
cette pièce fait partie de la deuxième série de Grains d'encens
Messe du matin, de Louis Mercier (1903), musique de James Condamin (1904)
Messe du matin, de Louis Mercier (1903), musique de James Condamin (1904)
Louis Mercier, Voix de la terre et du temps, édition de 1903 ;
dont James Condamin a mis en musique le poème Messe du matin
L'annuaire d'Émile Risacher (né le 22 août 1859 à Belleville, Paris), créé en 1886, mentionne plusieurs fois le nom de James Condamin au titre des "auteurs, compositeurs". Par exemple, en 1905 et 1907 avec, pour cette dernière année, une liste de titres composés par lui.
James Condamin dans l'Annuaire des artistes..., 1905, E. Risacher
Annuaire des artistes..., 1905, E. Risacher
quelques-unes des compositions (pour musique militaire) de James Condamin
dans l'Annuaire des artistes..., 1907, E. Risacher
Annuaire des artistes..., 1907, E. Risacher
Par ailleurs, on peut établir des liens entre Condamin et certains des musiciens qui ont transcrit quelques-unes de ses oeuvres. Par exemple, Émile Lachmann, ancien prix de Rome (1851-1919) tenait les orgues de l'église collégiale de Montbrison - où le chanoine a enseigné au petit séminaire. C'est encore lui qui officiait le 17 juin 1888 quand James Condamin célébrait la messe lors de l'inauguration de la statue de Victor de Laprade.
Émile Lachmann (1851-1919), compositeur, organiste
(source : Dictionnaire biographique international des écrivains, Henry Carnoy, 1902, p. 78 ;
avec Émile Maton, directeur du Dictionnaire international des artistes)
E) - les thèses de doctorat
James Condamin s'intéressa aux thèses de doctorat et publia : Le centenaire du doctorat ès lettres (1810-1910), étude d'histoire universitaire, suivi de la liste onomastique des treize cent trente trois candidats déclarés dignes du titre de docteur, du 14 août 1810 au 31 décembre 1909. - Lyon : E. Vitte, 1910, 63 p.
Il en avait recueilli un très grand nombre : "il semble qu'il avait copié avec ténacité les plus anciennes à la main à partir d'exemplaires conservées à la Sorbonne", selon un témoignage recueilli par Sheza Moledina (Revue française d'histoire du livre, n° 112-113, 3e et 4e trimestres 2001, Droz, Genève, p. 182 - partiellement en ligne ici).
À la mort de James Condamin, sa collection fut achetée par le père jésuite Édouard Barbou des Places (1900-2000) pour le compte d'un autre jésuite, le père Antoine Chantre (1885-1954) qui fut chargé, par son ordre, de la constitution de bibliothèques jésuites en France et notamment celle d'Yzeure dans l'Allier.
Cette bibliothèque comptait, en 1952, 5 080 thèses et des dizaines de milliers d'ouvrages.
le père Jésuite Antoine Chantre (1885-1954)
qui a recueilli la collection de thèses de Condamin
12) l'Histoire de Saint-Chamond, par James Condamin
- la page de titre
page titre de l'Histoire de Saint-Chamond de James Condamin, 1890
- la liste des collaborateurs artistiques
liste des collaborateurs artistiques du livre de James Condamin
- la liste des souscripteurs de l'édition de luxe
liste des souscripteurs de l'édition de luxe du livre de James Condamin
- tables des matières
13) correspondance
lettre de James Condamin au poète Achille Millien, 15 avril 1896 (A.D. Nièvre)
Les archives départementales de la Nièvre conservent, sous la cote 82 J 891 (fonds Achille Millien) une lettre de James Condamin adressée au poète nivernais Achille Millien (1838-1927) par laquelle il accuse réception d'un ouvrage reçu du poète. James Condamin lui promet un compte rendu dans le Moniteur bibliographique.
Achille Millien, poète (1838-1927)
En 1895-1896, Achille Millien avait publié Étrennes nivernaises ; et en 1896, Chez nous. Peut-être s'agit-il de l'un de ces deux livres ?
14) la mort de James Condamin
Jean Pierre, dit "James", Condamin a pris sa retraite en 1926. Il passa ses dernières années à travailler, sans trop sortir de son appartement lyonnais de la place Bellecour. La maladie le terrassa en quelques heures seulement.
Il décéda le samedi 4 mai 1929. Ses funérailles lyonnaises eurent lieu le 7 mai 1929 en l'église saint-François de Sales dans le 2e arrondissement. Puis son corps fut transporté à Saint-Chamond.
On trouve souvent, à tort, la date de 1928. Mais la notice nécrologique que lui consacre le Bulletin des facultés catholiques de Lyon, daté mars-juillet 1929 et publié après ce terme, écrit : "James Condamin est né à Saint-Chamond le 22 mars 1844 ; il avait donc accompli sa 85e année quand la mort vint le prendre, le 4 mai dernier" (p. 21).
Le doute n'est pas permis d'autant que deux pages plus loin, le même bulletin évoque le pèlerinage à Fourvière qui "a eu lieu, cette année, le dimanche 5 mai" ; or, le dimanche 5 mai est bien une date de l'année 1929.
Sur sa sépulture familiale, dans le cimetière de Saint-Chamond où il fut inhumé, est bien gravée la date du 4 mai 1929 (voir photo au chapitre suivant).
Enfin, déniché récemment (juilet 2017), l'acte de décès de James Condamin est formel.
acte de décès de James Condamin, 4 mai 1929
église saint-François de Sales, à Lyon, où eurent lieu les funérailles de James Condamin le 7 mai 1929
15) la tombe de la famille Condamin à Saint-Chamond
tombe de la famille Condamin à Saint-Chamond (photo, 2 mars 2014)
inscriptions sur la sépulture familiale Condamin au cimetière de Saint-Chamond
tombe de la famille Condamin à Saint-Chamond (photo, 20 août 2015)
tombe de la famille Condamin à Saint-Chamond (photo, 20 août 2015)
tombe de la famille Condamin à Saint-Chamond (photo, 20 août 2015)
tombe de la famille Condamin à Saint-Chamond (photo, 20 août 2015)
tombe de la famille Condamin à Saint-Chamond (photo, 20 août 2015)
Sur la tombe familiale des Condamin, au cimetière de Saint-Chamond, figurent les inscriptions suivantes :
inscriptions sur la tombe de la famille Condamin à Saint-Chamond (photo, 20 août 2015)
transcription des inscriptions sur la tombe des Condamin à Saint-Chamond
dates de naissance et de décès des deux frères sur la tombe de la famille Condamin
à Saint-Chamond (photo, 20 août 2015)
La sépulture de la famille Condamin est entretenue : les fleurs, naturelles, ne sont pas les mêmes d'une année sur l'autre.
16) la rue James-Condamin à Saint-Chamond
entre les rues Jeanne-d'Arc et Alsace-Lorraine, la rue James-Condamin à Saint-Chamond
plaque de rue "James Condamin, historien de Saint-Chamond, 1844-1929"
plaque de rue en tôle d'acier émaillée "James Condamin, historien de Saint-Chamond, 1844-1929"
plaque de rue "James Condamin, historien de Saint-Chamond, 1844-1929"
rue James-Condamin à Saint-Chamond
rue James-Condamin à Saint-Chamond
rue James-Condamin à Saint-Chamond
rue James-Condamin à Saint-Chamond
rue James-Condamin à Saint-Chamond
rue James-Condamin à Saint-Chamond
* investigations en cours..
Michel Renard
professeur d'histoire
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* pièces annexes (textes)
A) - comptes rendus de lecture, 15 novembre 1888
Dans la revue La controverse et le contemporain, publiée par un comité de professeurs des Facultés catholiques de Lyon, James Condamin publie, en novembre 1888, le compte rendu de trois ouvrages :
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B) - lettre confidentielle, 6 février 1899
lettre à Gustave Lefebvre, 6 février 1899
- source : archives municipales, 5 Ssc 34.
C) - conférence sur le chant grégorien, février 1912
compte rendu d'une conférence de James Condamin sur le chant grégorien,
reprise par Les Annales fléchoises, février 1912 ; ce texte traite du
motu proprio du pape Pie X (22 novembre 1903) restaurant et réglementant
l'usage du chant grégorien dans la liturgie catholique