Antoine Pinay (1891-1994)
Antoine Pinay et le ministre Chalandon (au centre), le 17 octobre 1960 (arch. mun., fonds Gidrol)
Antoine Pinay (1891-1994)
liste des articles
de g. à d., Mac Millan (G-B), Pinay, ministre des Affaires étrangères (France)
et Foster Dulles (USA) à la conférence de Genève en juillet 1955
Antoine Pinay et l'Union Musicale de Saint-Chamond en 1971
Henri Gidrol, 1917-2016 : Saint-Chamond dans l'âme
Henri Gidrol (1917-2016) :
Saint-Chamond dans l'âme
Henri Gidrol parmi ses élèves, année 1960
Henri Gidrol, professeur de mathématiques, en 1961
Henri Gidrol dans sa classe, en 1961 : cours de mathématiques au centre d'apprentissage, 2e année, du collège Claude Lebois.
Henri Gidrol, lycée Claude-Lebois, 1968-1969
Henri Gidrol avec Antoine Pinay dans le bureau du maire
Henri Gidrol est né le 5 septembre 1917, à Firminy (Loire).
Professeur de mathématiques et de sciences au collège Claude Lebois.
Maire-adjoint de 1959 à 1977. Conseiller régional.
Président du Comité des fêtes de Saint-Chamond.
Passionné par l'urbanisme, il est l'artisan de l'ensemble d'habitations de Fonsala.
Mort le 11 juillet 2016.
Henri Gidrol (à gauche) et Antoine Pinay, dans la propriété de ce dernier
Henri Gidrol (au centre), en 1994, à la mort d'Antoine Pinay
13 décembre 1994, France 3, la mort d'Antoine Pinay
Henri Gidrol interviewé, à la mort d'Antoine Pinay
"Saint-Chamond troisième ville du département entre Loire et Rhône", par Henri Gidrol, Conseiller Régional, Adjoint au Maire de Saint-Chamond, Le Courrier du Parlement, 18 janvier au 7 février 1977
* le fonds Henri Gidrol, aux archives municipales.
Michel Renard
professeur d'histoire
la rénovation de la place Saint-Pierre
la rénovation de la place Saint-Pierre
projet de rénovation de la place Saint-Pierre (dessin 2016)
projet de rénovation de la place Saint-Pierre (dessin 2016)
la place Saint-Pierre, le dimanche 11 décembre 2016
L'actuelle place Saint-Pierre ne ressemble à rien : excès de voies circulantes, terrasses séparées des enseignes commerciales, carence d'espaces verts, laideur du parking central...
Le projet envisage une reconfiguration accordant à la place une homogénéité, un allègement des tracés routiers, une fonctionnalité commerciale, un cachet de place méridionale en quelque sorte.
Un peu dans l'esprit de la place d'avant 1914 et des années 1920.
J'ai un petit souci à propos de l'espace vide au centre de la place... À l'époque, elle accueillait, occasionnellement, le marché aux bestiaux, d'où son étendue.
J'y verrais bien une fontaine, ou une statue à la mémoire de Melchior Mitte de Chevrières, le grand ordonnateur des travaux du XVIIe siècle (à commencer par l'église Saint-Pierre), ou une allusion au nom que porta la place entre 1889 et 1964 : place Nationale...
Mais pas des horreurs comme sur le rond-point des rencontres !!
la chapelle des Pénitents à Saint-Chamond
la chapelle des Pénitents à Saint-Chamond
1640-1965
Cet édifice fut élevé en 1640 et démoli en 1965. Il était situé sur la place Marquise, devenue place Notre-Dame, actuelle place de la Liberté.
Selon le bibliothécaire et historien, Gustave Lefebvre (1865-1937) :
"Il y avait, à Saint-Chamond, deux confréries de pénitents : celle du Confalon et celle du Saint-Sacrement.
La première était ainsi nommée parce qu'elle avait été instituée par Clément VI [pape de 1342 à 1352] pour le rachat des captifs chez les Sarrasins. Elle possédait, dans la rue du Garat, une chapelle qui fut, dès 1790, le lieu de réunion des habitants des paroisses de Saint-Perre et de Saint-Ennemond.
La seconde occupait et occupe encore une petite église en façade sur la place Notre-Dame ; c'est là que la société populaire républicaine, ou, en d'autres termes, le club de Saint-Chamond, tenait ses séances pendant la période si agitée de 1793 et 1794."
Souvenirs de cent ans, Saint-Chamond et Rive-de-Gier, 1889,
rééd. par les Amis du Vieux Saint-Chamond, mars 1989, p. 14
la chapelle des Pénitents, extrait du plan cadastral de 1880 (arch. mun. 1 Fi 5/11)
la chapelle des Pénitents au tout début des années 1900
chapelle des Pénitents, à Saint-Chamond, avant 1905
chapelle des Pénitents, à Saint-Chamond,
chapelle des Pénitents, à Saint-Chamond, vue de la place Notre-Dame
chapelle des Pénitents, à Saint-Chamond, vue de la place, avant 1913
chapelle des Pénitents, à Saint-Chamond, vue de la place, avant 1913
chapelle des Pénitents, à Saint-Chamond, façade en 1956
source : Bulletin de la Diana (Montbrison), 1956, tome XXXIV, n° 2
chapelle des Pénitents, à Saint-Chamond, intérieur en 1956
source : Bulletin de la Diana (Montbrison), 1956, tome XXXIV, n° 2
destruction de la chapelle des Pénitents, en 1965
(merci à Marie Christine Poxon qui l'a publiée sur Facebook)
Michel Renard
professeur d'histoire
esplanade de l'Hôtel-Dieu : travaux de requalification
esplanade de l'Hôtel-Dieu :
travaux de requalification
Il y a quelques jours, ont commencé les travaux de destruction de l'ancienne Caisse primaire d'assurance maladie. Ils sont destinés à mettre en valeur le bâtiment de l'Hôtel-Dieu et à réaménager l'espace qui lui fait face.
destruction en cours de l'ancienne Cpam, 20 novembre 2016
destruction en cours de l'ancienne Cpam, 20 novembre 2016
destruction en cours de l'ancienne Cpam, 20 novembre 2016
destruction en cours de l'ancienne Cpam, 20 novembre 2016
destruction en cours de l'ancienne Cpam, 20 novembre 2016
archéologie préventive, place Saint-Pierre à Saint-Chamond
archéologie préventive,
place Saint-Pierre à Saint-Chamond
journal photographique
lundi 14 novembre 2016
En préalable à la requalification de la place Saint-Pierre, et suite à une prescription de la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles), la ville de Saint-Chamond a conclu une convention avec l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) le 27 juin 2016.
Quatre périmètres (mini-sites) ont été choisis pour le diagnostic archéologique. En fonction des résultats, la Direction régionale de l'archéologie préventive décidera s'il y a lieu ou non de poursuivre les fouilles.
les quatre périmètres du diagnostic archéologique © Michel Renard
un autre périmètre sur le parking
mardi 15 novembre 2016
devant l'église
les deux archéologues devant le voie de circulation mise à jour
au premier plan, une voie de circulation a été mise à jour
une voie de circulation au pavage grossier
l'espace le plus profond de la tranchée : 1 m
à hauteur du ruban, une "couche noire" (détritus organiques) a été identifiée
à hauteur du ruban, une "couche noire" (détritus organiques) a été identifiée
une voie menant à l'église ou à l'ancienne chapelle Sainte-Barbe ?
nettoyage à la brosse de la voie de circulation
nettoyage à la brosse de la voie de circulation, par Léo, archéologue
la mire, règle graduée (1 m) servant à mesurer la hauteur
la mire sert de repère au photographe
la mire sert de repère au photographe
Sur ce premier emplacement, il a été dégagé une voie de circulation, grossièrement pavée ; une couche "noire" (déchets organiques ?) à 25 cm de profondeur ; et vers le fond des galets alluvionnaires... qui peuvent remonter très loin dans le temps (paléolithique...). Entre les deux, rien de significatif pour l'instant.
sur la "patte d'oie"
mise en place de la pelleteuse
mise en place de la pelleteuse
mise en place de la pelleteuse
dégagement de la couche de bitume
dégagement de la couche de bitume
dégagement de la couche de bitume
dégagement de la couche de bitume
dégagement de la couche de bitume
mercredi 16 novembre 2016
devant l'église, la banderole de l'INRAP
la tranchée, sur la patte d'oie, a surtout dégagé des remblais
la tranchée, sur la patte d'oie, a surtout dégagé des remblais
la tranchée, sur la patte d'oie, a une profondeur de 1 m 50
compte tenu de sa largeur, la tranchée ne peut être plus profonde sans risque d'éboulement
à 40 cm sous le bitume, la marque des travaux du début des années 1990 : le bidim
le "bidim" : textile synthétique qui laisse passer l'eau et empêche les parties les plus fines issues
du terrain naturel de migrer et venir modifier la structure des matériaux d'apport
les deux terrasses de l'excavation
Léo, l'archéologue, à l'oeuvre dans le fond de la tranchée
l'évaluation de terrain des archéologues
l'évaluation de terrain des archéologues
à la recheche de quelques restes de céramique...
après le travail mécanisé de la pelleteuse, examen du fond et des parois de la tranchée
après le travail mécanisé de la pelleteuse, examen du fond et des parois de la tranchée
après le travail mécanisé de la pelleteuse, examen du fond et des parois de la tranchée
après le travail mécanisé de la pelleteuse, examen du fond et des parois de la tranchée
fin de journée sur le chantier
Les investigations dans la tranchée de la patte d'oie, ce mercredi 16 novembre, ont permis d'identifier un important volume de remblais qui ne peut être encore daté.
Sous les couches superficielles où l'on retrouve les traces des aménagements récents (années 1990), apparaît une "structure", c'est-à-dire un énorme trou (peut-être des arbres déracinés ?) ayant été comblé par un remblai qui contient quelques vestiges de céramique. Ces derniers seraient assez anciens et restent à dater.
la place Saint-Pierre (ou place Nationale) avant 1914
platane sur la place Saint-Pierre (ou place Nationale) ; la date de 1955 me semble plus correspondre
à l'année où la carte a été légendée qu'à celle de l'image elle-même
À cet endroit de la place Saint-Pierre (ou : place Nationale, de 1889 à 1964), sont visibles de grands platanes sur les cartes postales anciennes. C'est peut-être l'un d'eux qui a été abattu puis essouché, laissant un trou qu'on a ensuite comblé avec des remblais provenant sûrement des alentours proches.
jeudi 17 novembre 2016
La tranchée de la patte d'oie a été rebouchée. Cela ne préjuge pas de la décision de poursuivre ou non des fouilles, qui relève de la Direction régionale de l'Inrap. Mais le faible matériel trouvé laisse penser qu'on n'ira pas plus loin...
la tranchée de la patte d'oie a été rebouchée
la tranchée de la patte d'oie a été rebouchée
la tranchée de la patte d'oie a été rebouchée
la tranchée de la patte d'oie a été rebouchée
la tranchée de la patte d'oie a été rebouchée
la tranchée de la patte d'oie a été rebouchée
la tranchée de la patte d'oie a été rebouchée
la tranchée de la patte d'oie a été rebouchée
la tranchée du parvis de l'église était encore ouverte les jeudi 17 et vendredi 18 novembre
lundi 21 novembre 2016
la pelleteuse prête à entrer en action sur le troisième périmètre
du diagnostic archéologique, lundi 21 novembre à 12 h 30
la pelleteuse prête à entrer en action sur le troisième périmètre
du diagnostic archéologique, lundi 21 novembre à 12 h 30
Cette semaine doit voir les deux autres périmètres sonder à leur tour par les archéologues de l'Inrap. Les deux espaces sont délimités à l'intérieur du parking.
mardi 22 novembre 2016
Le périmètre situé à l'entrée du parking a été à peine entamé car des cablages sont apparus très rapidement, rendant impossible de creuser plus profond.
C'est donc le périmètre, plus au centre du parking, qui a fait l'objet d'une excavation semblable aux deux premières opérations.
le périmètre 4 (selon mon croquis ci-dessus) a été creusé ce matin 22 novembre, sous une pluie battante
le périmètre 4 (sur le parking) a été creusé ce matin 22 novembre, sous une pluie battante
le périmètre 4 (sur le parking) a été creusé ce matin 22 novembre, sous une pluie battante
mercredi 23 novembre 2016
Après le passage de la pluie, on y voit plus clair dans cette dernière tranchée. Aucune trace de construction ancienne, la place a vraisemblablement toujours été un espace non bâti.
Par contre un conduit souterrain a été identifié. Petit canal de drainage ou égoût (qui ne serait pas très large...) ? Il s'écoule logiquement dans le sens sud-nord, c'est-à-dire vers le Gier. Et dans ce conduit, les archéologues ont retrouvé une tige de pipe portant une inscription, notamment le mot "St-Omer", allusion à la ville du Pas-de-Calais. Trouvaille assez fréquente, commente Léo, l'archéologue ; cette tige est en céramique, et souvent elle se cassait, d'où l'expression "casser sa pipe".
la tranchée du périmètre 4 (selon mon croquis)
le conduit apparaît au premier plan
le conduit (drainage ou égoût ?) apparaît au premier plan
le conduit, nettoyé par les archéologues... et par la pluie
la couche noire est du charbon minéral, après combustion : quelqu'un aurait-il vidé une chaudière ?
cette tranchée, comme les autres, va être rebouchée
la tige de pipe trouvée dans le petit conduit (cliché flou...)
L'archéologue Delphine Béranger explique que cette tranchée sera rebouchée, comme les autres. Faute de trouvaille importante, il n'y aura pas plus de fouilles.
jeudi 24 novembre 2016
Les fouilles préventives sont terminées. Mais le travail des archéologues se poursuit jusqu'à la rédaction du rapport qui sera rendu public en janvier ou février.
sur le parking, le dernier périmètre a été rebouché ce jeudi matin
sur le parking, le dernier périmètre a été rebouché ce jeudi matin
cérémonie du 11 novembre 2016
cérémonie du 11 novembre 2016
à Saint-Chamond
de d. à g. : Paul Villedieu, président du comité du Souvenir Français à Saint-Chamond ; François Rochebloine, député ;
Hervé Reynaud, maire ; Régis Cadegros, maire-adjoint ; Pascale Offrey, maire-adjointe.
Émile Honoré préside la cérémonie
11 novembre 2016 à Saint-Chamond
11 novembre 2016 à Saint-Chamond
11 novembre 2016 à Saint-Chamond, dépôt de gerbe : Andonella Fléchet et Hervé Reynaud
11 novembre 2016 à Saint-Chamond : Andonella Fléchet et Hervé Reynaud
11 novembre 2016 à Saint-Chamond : Gabriel Duplomb ranime la flamme
11 novembre 2016 à Saint-Chamond
Paul Villedieu, président du comité du Souvenir Français à Saint-Chamond
11 novembre 2016 à Saint-Chamond
Hervé Reynaud, maire de Saint-Chamond, 11 novembre 2016
Hervé Reynaud, maire de Saint-Chamond, 11 novembre 2016
Hervé Reynaud, maire de Saint-Chamond, 11 novembre 2016
11 novembre 2016 à Saint-Chamond, le salut
11 novembre 2016 à Saint-Chamond, la stèle du Souvenir Français
11 novembre 2016 à Saint-Chamond, la flamme du souvenir
Rose Nantas (1889-1912) et sa famille, à Saint-Chamond : enquête
Rose Nantas (1889-1912) et sa famille,
à Saint-Chamond : enquête
Rose, un prénom ajouté sur une carte postale
Lorsque, travaillant sur l'Annuaire des commerçants et industriels de Saint-Chamond en 1908, j'ai recherché une iconographie accompagnant la liste de ces 1 020 établissements, je suis tombé sur plusieurs photos de la devanture du marchand de tissus Marcoux, au 85 rue de la République. Des cartes postales anciennes, source iconographique principale de cette époque.
Saint-Chamond, rue de la République, établissements Marcoux (tissus), à droite
carte postale ancienne, avant 1910, avec Rose Nantas devant les établissements Marcoux
carte postale ancienne colorisée
L'une des photos avait une particularité. Le prénom d'une personne avait été écrit par l'utilisateur de la carte : Rose. Ce n'est pas rare mais assez peu fréquent. Des cartes postales sont souvent sur-écrites côté image, le dos ne suffisant pas à la longueur du message. Mais la mention de noms ou prénoms, plus insolite, peut constituer le début d'une recherche d'identification.
J'ai voulu savoir qui était Rose Nantas.
À la différence des passants dans la rue, autrement vêtus, j'ai émis l'hypothèse que cette jeune femme pouvait être employée dans ce magasin. L'examen du recensement de l'année 1911 nous apprend qu'elle était couturière et qu'elle habitait à l'endroit même, au n° 83 rue de la République alors que le magasin est au n° 85. Travaillait-elle chez Marcoux ou était-elle présente à titre de voisine ?
Mais un problème a surgi à l'examen précis du recensement de 1911 : il existait deux Rose Nantas, que j'ai retrouvées dans l'état civil. Rose Jeanne, née le 10 juin 1887, et Rose Louise, née le 13 décembre 1889, toutes les deux à Saint-Julien-en-Jarez.
Laquelle des deux Rose figure sur la photo ? Jeanne ou Louise ?
Commençons par la reconstitution de la famille Nantas et de tous ses membres. Puis examinons les recensements et la tombe.
la famille de Rose Nantas
les parents
le père, Jean Nantas (1857-1918)
acte de naissance de Jean Nantas en 1857
acte de décès de Jean Nantas, le 2 décembre 1918
la mère, Jeanne Gonon (1863-1939)
acte de naissance de Jeanne Gonon en 1863
acte de décès de Jeanne Gonon en 1939
le mariage de Jean Nantas et Jeanne Gonon (1884)
acte de mariage de Jean Nantas et Jeanne Gonon en 1884
acte de mariage de Jean Nantas et Jeanne Gonon en 1884 (intégral)
Le mariage a été célébré le 30 octobre 1884 à Rive-de-Gier, commune de naissance de Jeanne Gonon.
les enfants
Jean Victor (1885-1948)
acte de naissance de Jean Victor Nantas en 1885
le mariage de Jean Victor Nantas (1910)
acte de mariage de Jean Victor Nantas et Jeanne Thuriot en 1910
Jean Victor s'est marié une première fois avec Jeanne Thuriot en 1910, et une seconde fois avec Sophie Angèle François Gratalon (1901-1999) le 25 novembre 1924 à Izieux.
acte de naissance d'Angèle Gratalon, second épouse de Victor Nantas
Rose Jeanne (1887-)
acte de naissance de Rose Jeanne Nantas en 1887
acte de naissance de Rose Louise Nantas en 1889
acte de décès de Rose Louise Nantas en 1912
Rose Louise Nantas meurt donc âgée de 22 ans, à l'aube de ses 23 ans.
Marie Léonie (1897-1967)
acte de naissance de Marie Léonie Nantas en 1897
Claudius Melchior (1901-1973)
acte de naissance de Claudius Melchior Nantas en 1901 (décédé à Lyon en 1973)
ce que nous apprennent les recensements
1886
recensement 1886, à Saint-Julien-en-Jarez
En 1886, les époux Nantas, mariés le 30 octobre 1884, habitent à Saint-Julien-en-Jarez au n° 14 ou 16 rue de l'Église, avec leur fils Jean Victor, né le 10 août 1885. L'épouse est enregistrée sous son nom de jeune fille comme de coutume.
1891
recensement de 1891, à Saint-Chamond
Les Nantas étaient encore à Saint-Julien-en-Jarez en décembre 1889 où leur fille Rose Louise est née et déclarée à l'état civil. Ils ont donc déménagé en 1890 ou début 1891 pour s'installer à Saint-Chamond au n° 72 de la rue de la République. Le recensement de 1891 prénomme le père (Jean) Joanny, peut-être son prénom d'usage (?). La place du prénom des deux Rose est distincte : Jeanne le porte en second, Louise en premier.
1906
recensement de 1906, à Saint-Chamond
En 1906, la famille Nantas habite Saint-Chamond, au n° 83 de la rue de la République. Elle comprend le père, la mère et les cinq enfants. L'aîne des Rose porte ce prénom, la seconde celui de Louise.
1911
recensement de 1911, à Saint-Chamond
Le recensement de 1911 fait apparaître : le père (Jean, chef d'escrime, patron), la mère (Jeanne), les deux soeurs Rose (couturières), la petite soeur (Marie Léonie) et le petit dernier (Claudius Melchior). L'aîné, Victor, a quitté le domicile familial depuis son mariage le 27 octobre 1910 pour habiter avec ses beaux-parents au n° 30 de la rue du Pilat à Saint-Chamond.
recensement 1911, 30 rue du Pilat, famille Thuriot et Jean (Victor) Nantas
1921
En 1921, apparaissent l'absence du père, décédé le 2 décembre 1918 et celle de Rose Louise, décédée le 6 novembre 1912. L'épouse devient donc "chef de ménage" et vit avec ses trois enfants : (Rose) Jeanne, Marie (Léonie) et (Claudius) Melchior. Il faut noter que (Rose) Jeanne reste célibataire alors qu'elle est désormais âgée de 34 ans.
1926
La situation, en 1926 est la même que cinq ans plus tôt. Jeanne, la mère, reçoit la distinction de "veuve" (Vve). Sa fille (Rose) Jeanne, 39 ans, n'est toujours pas mariée. Marie, âgée de 29 ans, n'est pas mariée non plus. Et (Claudius) Melchior se voit affublé du prénom de Marcel (probablement à la suite d'une négligence de l'enquêteur).
1931
En 1931, la famille habite toujours au n° 83 rue de la République mais elle est réduite à la mère et ses deux filles.
1936
En 1936, la situation est identique à celle de 1931. Nous savons que Jeanne Nantas, la mère, meurt à son domicile, le 9 mars 1939, âgée de 76 ans.
la tombe
la tombe Nantas au cimetière de Saint-Chamond (photo : 26 octobre 2016)
stèle de la tombe Nantas à Saint-Chamond (photo : 26 octobre 2016)
Les inscriptions portées sur la stèle comportent une erreur.
Il n'a pas existé de Maria Nantas, née en 1887. Soit la date de naissance est juste et alors il s'agirait de Rose Jeanne Nantas (l'aînée des Rose). Mais pourquoi une telle erreur de prénom ? Soit, la date est erronée et il s'agirait de Marie Léonie, prénomée Maria par usage, née en 1897.
Une autre remarque : Victor Nantas et Maria Nantas, décédés respectivement en 1948 et 1967, ne sont pas morts à Saint-Chamond (vérification effectuée auprès du service d'état civil de la mairie).
Angèle Gratalon (1901-1999) a épousé Victor Nantas le 25 novembre 1924 à Izieux.
L'abbé Henri Nantas (1912-1971) a été actif au sein de l'Avant-Garde de Saint-Étienne, association sportive catholique, dans les années 1940 ; il a été adjoint de l'abbé Coignet.
Le chanoine Marc Nantas (1930-2008) a été directeur spirituel à l'institution Saint-Gildas (Charlieu, Loire) de 1957 à 1962 (?). Il a aussi été curé de l'église de la Rédemption à Lyon, de 1994 à 1999. Ses obsèques ont eu lieu le mardi 25 mars 2008 à 10 heures, à la primatiale Saint Jean à Lyon.
institution Saint-Gildas, à Charlieu (Loire)
Pour l'instant, nous ignorons les liens de filiation d'Henri Nantas et de Marc Nantas avec la famille de Rose Nantas.
qui a écrit la carte ?
recto de la carte postale Rose
verso de la carte postale Rose, signée Maria
La signature de Maria portée sur le verso de la carte laisse penser qu'il s'agit de Marie Léonie Nantas, née en 1897 et petite soeur de Rose.
Le cachet de la Poste n'est pas complet mais la carte a été postée à 16 h 40 un 9 décembre à Saint-Chamond et enregistrée le 10 à Romans (cachet sur le verso). L'année - réduite à la dizaine et à l'unité - commence par un 0, c'est donc avant 1910. Marie (Maria) avait ainsi une dizaine d'années, un peu moins ou un peu plus, ce que confirme le graphisme hésitant.
cachet de la Poste (envoi) de la carte Rose : 9 décembre 0..
Et c'est elle qui mentionne Rose sur le recto, prouvant à son interlocutrice qu'il n'y a pas de doute sur le nom de famille puisqu'il s'agit de sa soeur.
et qui est la destinataire ?
Qui est Ida Mourat, la destinataire de la carte ? On a pu la retrouver grâce à l'adresse précise notée sur la carte : 4, place du Champ de Mars à Romans, dans la Drôme.
recensement de Romans en 1906 : au 4, place du Champ de Mars, la famille Mourrat (avec deux "r")
recensement de Romans en 1901 : au 5, place du Champ de Mars, la famille Mourat
Elle est la fille d'un professeur de musique, Émile Mourrat. Sa mère se prénomme Léonie. Ida est indiquée "tailleuse" en 1901 et "sans profession" en 1906.
L'état civil nous informe qu'Ida Mourat est née le 2 août 1881 à Romans, mariée le 9 décembre 1915 avec André Therre à Romans également, et morte le 16 janvier 1979 à Bourg-de-Péage (Drôme).
acte de naissance de Ida Mourrat le 2 août 1881 à Romans
Pour l'instant malheureusement, tout cela ne nous renseigne pas sur les liens entre la famille Nantas et la famille Mourat.
alors, laquelle des deux Rose figure sur la carte postale ?
Lors des divers recensements, les prénoms des deux Rose (Jeanne et Louise) sont enregistrés sans continuité logique : les dénominations varient, tantôt l'une est appelée Rose, tantôt l'autre... Il n'est donc pas permis d'avoir une certitude sur celle des deux qui aurait porté par usage le prénom Rose distinctement de sa soeur.
Le fait, cependant, que la stèle tombale mentionne Rose pour celle morte en 1912 (donc la deuxième, Louise), me porte à croire qu'il s'agit bien de la jeune fille figurant sur la carte postale.
Michel Renard
professeur d'histoire
l'église Saint-Pierre à Saint-Chamond
l'église Saint-Pierre à Saint-Chamond
repères historiques
L'actuelle église Saint-Pierre est le résultat de deux moments historiques d'édification :
- la construction première, décidée en 1609 par Melchior Mitte de Chevrières et achevée en 1610 ;
- la reconstruction du choeur et de l'autel en 1753-1754.
la première église Saint-Pierre (château)
Une église Saint-Pierre était située, au moins depuis le XIV siècle, à l'angle nord-est du château, sur la colline de Saint-Ennemond, coeur historique de la commune.
En 1563, le seigneur Christophe de Saint-Chamond, grand-père de Melchior Mitte de Chevrières, dut la faire abattre pour favoriser la mise en défense du château qui avait déjà subi plusieurs sièges lors des guerres de religion.
Saint-Pierre dépendait de la paroisse de Saint-Julien-en-Jarez et Notre-Dame relevait de la paroisse d'Izieux. La seule église paroissiale de Saint-Chamond était Saint-Ennemond.
la deuxième église Saint-Pierre
Le seigneur Christophe avait promis de faire reconstruire Saint-Pierre et avait laissé par testament une somme à cet effet. Les projets envisagés n'aboutirent pas car la ville commençait à s'étendre sur la rive droite du Gier, rendant difficile l'accès à la colline Saint-Ennemond, rive gauche de la rivière.
C'est le puissant seigneur Melchior Mitte de Chevrières (1586-1649), fils du baron Jacques de Chevrières et de Gabrielle de Saint-Chamond, qui exauça le voeu de son grand-père maternel, peu après la mort de son propre père en 1606.
Melchior Mitte de Chevrières, marquis de Saint-Chamond
La nouvelle église Saint-Pierre ne fut pas bâtie n'importe où. Il existait, plus anciennement, une chapelle consacrée à Sainte-Barbe fondée vers 1480, sur la rive droite du Gier.
L'historien Maurice de Boissieu écrit, en 1880 : "Cette chapelle Sainte-Barbe avait été fondée sur le territoire du prieuré de Saint-Julien, vers 1480, par Matthieu Palerne, marchand de Saint-Julien, avec l'autorisation de Jean d'Amanzé, chamarier [gestionnaire] du couvent de l'Ile-Barbe, commanditaire du prieuré de Saint-Julien et de Guillaume de Loncin, sacristain de ce prieuré" Maurice de Boissieu, (L'Église collégiale de Saint-Jean-Baptiste à Saint Chamond : son chapitre, ses reliques, 1880, p. 5).
Mais sa taille de cette chapelle ne suffisait plus à accueillir la paroissiens.
On utilisa le choeur de Sainte-Barbe et on éleva une grande nef avec deux rangées de chapelles latérales. La construction fut terminée en 1610 et le culte put s'y dérouler.
James Condamin écrit : "le nouvel édifice était totalement dépourvu de caractère architectural. Bâti dans le style banal que notre XVIIe siècle emprunta en partie à l'Italie, il ne se recommande guère à l'attention que par deux ou trois détails : le plafond, dont la charpente, assez gracieuse, plane majestueusement sur la nef dans le secours d'aucun pilier qui vienne le soutenir ; les boiseries du choeur, que je crois postérieures à la date de construction de l'église, mais qui, tout inférieures qu'elles soient à celles de l'ancienne église de Notre-Dame, n'en restent pas moins un élégant et curieux spécimen de sculpture sur bois ; enfin les portes de la façade, deux oeuvres exquises, qui sont du pur Louis XIII, et qu'il faut d'autant plus signaler à l'attention qu'on semble moins en soupçonner le prix."
En note, James Condamin précise : "Ces deux portes datent seulement de 1655, époque de la reconstruction de la façade. Malgré leurs deux-cent trente-cinq ans, elles sont encore bien conservées. Mais, en vérité, pourquoi les a-t-on si indignement peinturlurées, il y a quelques mois..." (James Condamin, Histoire de Saint-Chamond..., p. 307-308).
Longtemps, l'église fut nommée Saint-Pierre et Sainte-Barbe car le décret d'union des deux cures, entériné par la transaction du 23 juillet 1609, donna lieu à des désaccords et des inexécutions jusqu'en 1699. Elle conserva même cette appellation jusqu'à la fin du XVIIIe siècle comme on peut le vérifier sur les registres paroissiaux des années 1780.
un baptème "en l'église Saint-Pierre et Sainte-Barbe", le 6 août 1626
En fait, la nouvelle église fut élevée à partir d'éléments composites : le choeur de la chapelle Sainte-Barbe, des matériaux nouveaux (nef et chapelles), des restes de l'ancienne église Saint-Pierre du château (portail et façade).
étapes de la construction de l'église Saint-Pierre à Saint-Chamond © Michel Renard
James Condamin résume cela : "Une partie de la chapelle Sainte-Barbe fut conservée, pour la construction, et servit de choeur à la nouvelle église. On utilisa également quelques matériaux de l'ancienne église paroissiale, qu'on avait conservés, notamment les pierres du portail et les colonnes de la façade : toutefois, comme les colonnes avaient été rongées par le temps, on les retourna, en adossant au mur le côté usé. ingénieuse peut-être et économique, la combinaison n'était cependant pas heureuse de tout point. Nous verrons qu'il faudra, avant un demi-siècle (1655) reprendre cette façade par la base et la refaire de toutes pièces. Quant au clocher, il fut construit, selon toute apparence, vers 1645." (Histoire de Saint-Chamond..., p. 306).
la reconstruction du choeur en 1753-1754
Ce qui avait été conservé de l'ancienne chapelle Sainte-Barbe fut remplacé au cours de travaux pendant les années 1753 et 1754.
La bénédiction du nouveau choeur et du nouvel autel a laissé une trace écrite : dans le registre paroissial de 1754.
bénédiction du nouveau choeur de l'église Saint-Pierre, le 1er novembre 1754
transcription
L’an mil sept cent cinquante-quatre et le premier novembre, nous bachelier en théologie, curé de Saint-Paul-en-Jarez, et Farnay, son annexe, archiprêtre de Saint-Étienne, accompagné de messires Jayet, Badoux, prêtres vicaires de la paroisse de Saint-Pierre de Saint-Chamond ; de messires Fanget, Bourrin, Boissonnat, aussi prêtres de ladite paroisse ; de messires Estienne Draire, Chaland, clerc tonsuré, aussi de ladite paroisse ; de sieur Joseph Dugas, négociant de la ville de Saint-Chamond et marguiller de ladite paroisse ; avons béni le chœur et le grand autel de l’église paroissiale de Saint-Pierre de ladite ville, nouvellement construits et y avons célébré la sainte messe en présence des soussignés.
[le curé de Saint-Paul-en-Jarez était alors Jean Brachet]
Michel Renard
professeur d'histoire
place et église Saint-Pierre, avant 1914
église Saint-Pierre, avant 1914
vue intérieure de l'église Saint-Pierre à Saint-Chamond
sources
- L'Église collégiale de Saint-Jean-Baptiste à Saint Chamond : son chapitre, ses reliques, Maurice de Boissieu, 1880.
- Histoire de Saint-Chamond et de la seigneurie du Jarez, James Condamin, 1890.
- Histoires de Saint-Chamond, Stéphane Bertholon, 1927.