cours Adrien Montgolfier
cours Adrien de Montgolfier à Saint-Chamond
le long cours Adrien Montgolfier
Pierre Louis Adrien de Montgolfier, fils de Hugues Michel Achille de Montgolfier, fabricant de papier et d'Elisa Victoire Joséphine Sériziat, né au château de la Salle, Les Ardillats près de Beaujeu (Rhône) le 6 novembre 1831, mort à St-Chamond le 23 janvier 1913. Arrière-petit-neveu de Joseph et Etienne, polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées.
Adrien de Montgolfier épouse Elisabeth, la fille de Jean Claude Verpilleux, le 10 novembre 1858 à Rive-de-Gier.
Il termine, après Conte-Granchamp, la construction du barrage du Gouffre d'Enfer entre 1861 et 1866. L'ingénieur en chef de cette construction était Auguste Graeff.
Député de la Loire du 8 février 1871 au 7 mars 1876, sénateur de la Loire du 30 janvier 1876 au 4 janvier 1879. Il fut Préfet de la Loire par intérim pendant quelques jours après l'assassinat d'Henri de l'Espée lors des événements de la Commune à Saint-Étienne.
Il est surtout connu à Saint-Chamond pour avoir dirigé les Hauts fourneaux, forges et aciéries de la Marine de 1874 à 1903 environ. Il en est resté administrateur jusqu'à sa mort. Président de la chambre de commerce de Saint-Étienne de 1888 à 1908. Commandeur de la Légion d'honneur.
ensemble "La Croix Berthaud"
vue d'ensemble de la Croix Berthaud
- les grandes barres des années 1960... sans aucune imagination architecturale, sinon l'objectif d'entasser des gens...
place Saint-Pierre : histoire de ses noms successifs
place Saint-Pierre :
ses différentes appellations dans l'histoire
La place Saint-Pierre s'appellait, anciennement, place du Marché. En 1609, avec l'édification de l'église, on lui affecta, assez logiquement, le nom de l'édifice religieux élevé à cet endroit même. Cela dura 280 ans environ.
1888 et 1889
Puis, avec les convictions républicaines des édiles de Saint-Chamond, plusieurs rues et places changèrent de nom. Cela commença fin 1888.
Lors du conseil municipal, en date du 20 novembre 1888 : "M. Rochefort émet le voeu qu'il soit donné le nom de rue Victor Hugo à celle dénommée actuellement rue de Lyon, et rue Gambetta à celle portant le nom de rue de Saint-Étienne. Plusieurs membres du conseil faisant observer que d'autres rues devraient également subir des modifications dans leur désignation, une commission est nommée pour l'examen de cette question ; elle se compose de M.M. Rochefort, Marcoux François, Vial et Marcoux Pierre."
séance du conseil municipal, 20 novembre 1888
Le 22 février 1889, la commission pour la révision des noms de rue propose plusieurs nouvelles désignations :
- la rue Saint-Claude devient la rue Voltaire
- la rue de la fontaine (sans majuscule) devient la rue La Fontaine (le poète)
- la rue Notre-Dame devient la rue Germain-Morel
- la rue de Saint-Étienne devient la rue Gambetta
- la rue de Lyon devient la rue Victor-Hugo
- la rue Sainte-Catherine devient la rue de la Charité
- la nouvelle voie prolongeant la rue Sainte-Catherine devient la rue du Jarez
- la rue de l'Arzalier devient la rue Dugas-Montbel
- la rue du quartier Saint-Charles devient la rue du Pilat
- la rue des religieuses devient la rue Jeanne-d'Arc
- la rue du Chemin-Neuf devient la rue Barra
- la Grande Rue devient la rue de la République
- la place Notre-Dame devient la place de la Liberté
- la place Saint-Antoine devient la place Dorian
- la place Saint-Pierre devient la place Nationale
- la place de la Croix-de-Beaujeu devient la place de l'Égalité
"Le conseil, avant de faire connaître son avis sur les conclusions de ce rapport, décide que ce document sera laissé à la mairie à la disposition des membres dudit conseil, pour que chacun puisse l'examiner à loisir et faire ensuite connaître leur avis dans une prochaine séance."
Les décisions sont finalement prises lors du conseil municipal du 23 mars 1889. Le Préfet approuve ces désisions le 15 octobre 1889 (source : archives municipales, cote 1 Osc 18).
On note l'injection massive de références nationales (Jeanne d'Arc, place Nationale), révolutionnaires (Liberté, Égalité) et républicaines (Victor Hugo, République, Gambetta, Dorian) et la renonciation sans équivoque aux connotations religieuses.
1964
En 1964, quand fut constitué le grand Saint-Chamond, on attribua à nouveau le nom de place Saint-Pierre qui était donc restée 75 ans la place Nationale.
Michel Renard, professeur dhistoire
avec la collaboration de Samuel Bouteille, archiviste
recherches effectuées le 1er août 2011
carte postale ancienne (avant 1914) qui appelle "place Saint-Pierre ce qui,
à l'époque se pronommait pourtant "place Nationale"
récapitulatif des articles
- place Saint-Pierre dans les années 1950-1960
- place Saint-Pierre (place de la Halle), 14 juillet 2010
place Nationale et église
place Nationale et église Saint-Pierre
postée en août 1907. Étrange..., la place est nommée Saint-Pierre
alors qu'à cette date, elle porte le nom de place Nationale...
cette image a circulé en 1916 (je l'ai observé sur une autre carte identique)
carte ayant circulé en 1922 (?)
place Nationale et église Saint-Pierre (colorisée)
place Nationale et église Saint-Pierre à Saint-Chamond
concurrence des dénominations de rue
deux noms pour une même rue...
photo prise le 22 juillet 2011
- Quel est le vrai nom de cette rue qui a gardé deux plaques nominatives ? Anciennement rue Germain Morel, industriel (1820-1853), devenue rue Jean-Pierre Timbaud, résistant communiste (1904-1941), fusillé à Chateaubriand en même temps que Guy Môquet. Je ne sais de quand date le nouveau baptême de cette voie de la ville. Mais il est étrange (ou : symptomatique ?) que deux plaques soient restées scellées dans le mur.
Michel Renard
place Nationale dans les années 1920
place Nationale avant 1927
carte postale ancienne postée en 1927
On voit nettemment que les édifices du fond de la place sont antérieurs à leur configuration actuelle. À gauche, il n'y a que eux étages au lieu des quatre actuels. Au centre, deux étages seulement au lieu des trois qui datent de la rénovation imaginée par l'architecte de Pinay dans les années 1950.
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aujourd'hui (2011)
le fond de la place Saint-Pierre début 2011
aujourd'hui (2015)
fond de la place Saint-Pierre, 9 mai 2015
place Nationale - place Saint-Pierre
place Saint-Pierre dans les années
1950-60 et aujourd'hui
années 1960 (fonds Henri Gidrol, arch. mun.)
rue de la République
la rue de la République
La rue de la République a pris ce nom en 1889 en remplacement de "la Grande Rue".
À droite, la Samaritaine : "Confection ... fillettes et garçonnets". Plus avant, une charette et des échelles de déménageurs (?).
rue de la République, carte postale ancienne postée en 1913
la rue de la République (depuis 1889) a longtemps encore été appelée la "Grande Rue"
(carte postale avec un cachet de 1907)
ceux qui ont envoyé cette carte ont indiqué
"notre maison" au dernier étage d'un immeuble
l'entrée de la rue de la République à partir de la place Dorian
rue de la République avant 1914 (cachet daté du 3 avril 1911) ; carte postale colorisée
une photo d'aujourd'hui
la rue de la République, samedi 9 mai 2015, vers 17 heures
bientôt disparue...
une maison qui va bientôt disparaître...
rue Pierre-Curie, en face du magasin Intermarché
Dans le bas de la rue Pierre-Curie, en face du magasin Intermarché, cette maison inhabitée depuis longtemps fait l'objet d'un projet de destruction. Un ensemble construit par l'Opac va s'y élever. Photo prise le mercredi 20 juillet à 21 h 19.
M.R.
place Dorian
la place Dorian (1889)
à Saint-Chamond
I - de la place Saint-Antoine à la place Dorian
La place Dorian a pris ce nom en 1889. Auparavant, elle s'appelait la place Saint-Antoine. Comme on peut le voir sur le cadastre napoléonien, levé en 1811 par Serpolet.
cadastre napoléonien, tableau d'assemblage : plan levé par Serpolet, 1811
la place Saint-Antoine sur le cadastre napoléonien, Serpolet, 1811
II - nom de la place : qui était Pierre Dorian ?
Pierre Frédéric Dorian est né à Montbéliard dans le Doubs le 24 janvier 1814. Il adhère dans sa jeunesse aux thèses des Saint-Simoniens. Maître de forges dans la Loire et maire d’Unieux, il est très populaire auprès des classes moyennes et du peuple, ce qui lui permet de se faire élire comme candidat de l’opposition en 1863 sous le Second Empire. Partisan de la paix, il vote contre la déclaration de guerre à la Prusse en 1870.
Il est ministre des travaux publics en septembre 1870, dans le gouvernement de la Défense Nationale, il est chargé avec Jules Favre, d’ouvrir des négociations avec Bismarck relatives à la capitulation de Paris. Il est chargé des problèmes d’armement, puis, quelque temps de l’intérim de Jules Simon ministre de l’Instruction Publique et de l’intérim du ministre du Commerce ainsi que des Cultes et des Beaux-arts du 4 février 1871 au 22 février 1871.
Il est député de la Loire de 1863 à sa mort, il siège à gauche.
Pierre Frédéric Dorian est décédé le 14 avril 1873 à Paris. Il repose au cimetière du Père Lachaise.
III - la place Dorian avant 1904
la Société Générale, carte postale envoyée en 1901
la carte a été postée le 7 septembre 1904, mais la prise de vue doit également
dater d'une période de beau temps compte tenu du nombre de canotiers...
carte postée avant 1910 (cachet en partie effacé), datant probablement de 1902
Sur cette carte, des affiches sont apposées sur les murs du petit édifice des Poids publics. Elles ne sont pas facilement lisibles, mais l'une d'elles est une annonce du journal La Dépêche de Lyon pour un spectacle intitulé Paillasse.
Paillasse était un drame lyrique en deux actes qui fut très populaire. Il fut créé en 1892, à Milan, par le compositeur et librettiste italien Ruggero Leoncavallo (1857-1919).
Paillasse est l’histoire d’un clown, Canio, directeur d’une troupe de comédiens ambulants, qui, très amoureux de sa femme Nedda, joue sur la scène le mari trompé. Cela ne le dérange pas tant qu’il est certain qu’il ne l’est pas dans la réalité. Pourtant, un jour, le doute est plus fort que lui, et sûr d’être trompé, il tue sur scène sa femme et son amant.
L'opéra est traduit en français par Eugène Crosti (1833-1908) et joué le 26 novembre 1894 au Grand théâtre de Bordeaux. Le 14 décembre 1902, l'oeuvre entre au répertoire de l'Opéra de Paris. Elle est jouée le 21 mai 1903 à l'Opéra de Tours.
Le Journal du Loiret, en date du 1er janvier 1903, nous apprend que Paillasse fut joué, entre autre, à Lyon... l'année précédente.
La carte postale peut donc être datée de 1902.
Le Journal du Loiret, 1er janvier 1903
décembre 1902, Paillase à l'Opéra de Paris
Théâtre national de l'Opéra, Paillasse, en 1903
comédiens jouant dans Paillasse
IV - la place Dorian entre 1900 et 1914 (Belle Époque)
héritage du "poids public" d'usage obligatoire sous l'Ancien Régime,
le Poids public de la place Dorian était surtout destiné aux volumes lourds
(bois, récoltes, bêtes...) ; la plaque à bascule est sur le sol, juste devant la guérite
les trois hommes sont sur la plaque à bascule ; carte postée en 1906
charette attelée, tirée par des boeufs (?) et portant des troncs d'arbres
le petit édifice du "poids public" a disparu ;
outre la Société Générale, on lit à droite "Vêtements Conchon-Quinette"
on distingue une des deux petites enceintes métalliques (toilettes publiques)
avec plusieurs voitures de la Belle Époque
magasin de droite : "Aux Grandes Halles"
les deux petits parcs clôturés ont disparu ; postée en 1911
magasin de gauche : "Grande Épicerie de Paris - F. Rolland"
la place Dorian en 1914 ou juste avant
la très visible façade du Progrès
place Dorian et enseignes commerciales du journal Le Progrès
- 20 juillet 2011, travaux autour de la fontaine
Michel Renard
professeur d'histoire