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Saint-Chamond
25 octobre 2016

l'église Saint-Pierre à Saint-Chamond

place Saint-Pierre avec religieuse

 

 

l'église Saint-Pierre à Saint-Chamond

repères historiques

 

L'actuelle église Saint-Pierre est le résultat de deux moments historiques d'édification :

  • la construction première, décidée en 1609 par Melchior Mitte de Chevrières et achevée en 1610 ;
  • la reconstruction du choeur et de l'autel en 1753-1754.

 

la première église Saint-Pierre (château)

Une église Saint-Pierre était située, au moins depuis le XIV siècle, à l'angle nord-est du château, sur la colline de Saint-Ennemond, coeur historique de la commune.

En 1563, le seigneur Christophe de Saint-Chamond, grand-père de Melchior Mitte de Chevrières, dut la faire abattre pour favoriser la mise en défense du château qui avait déjà subi plusieurs sièges lors des guerres de religion. 

 

Diapositive1

 

Saint-Pierre dépendait de la paroisse de Saint-Julien-en-Jarez et Notre-Dame relevait de la paroisse d'Izieux. La seule église paroissiale de Saint-Chamond était Saint-Ennemond.

 

la deuxième église Saint-Pierre

Le seigneur Christophe avait promis de faire reconstruire Saint-Pierre et avait laissé par testament une somme à cet effet. Les projets envisagés n'aboutirent pas car la ville commençait à s'étendre sur la rive droite du Gier, rendant difficile l'accès à la colline Saint-Ennemond, rive gauche de la rivière.

C'est le puissant seigneur Melchior Mitte de Chevrières (1586-1649), fils du baron Jacques de Chevrières et de Gabrielle de Saint-Chamond, qui exauça le voeu de son grand-père maternel, peu après la mort de son propre père en 1606.

 

Melchio Mitte de Chevrières portrait
Melchior Mitte de Chevrières, marquis de Saint-Chamond

 

La nouvelle église Saint-Pierre ne fut pas bâtie n'importe où. Il existait, plus anciennement, une chapelle consacrée à Sainte-Barbe fondée vers 1480, sur la rive droite du Gier.

L'historien Maurice de Boissieu écrit, en 1880 : "Cette chapelle Sainte-Barbe avait été fondée sur le territoire du prieuré de Saint-Julien, vers 1480, par Matthieu Palerne, marchand de Saint-Julien, avec l'autorisation de Jean d'Amanzé, chamarier [gestionnaire] du couvent de l'Ile-Barbe, commanditaire du prieuré de Saint-Julien et de Guillaume de Loncin, sacristain de ce prieuré" Maurice de Boissieu, (L'Église collégiale de Saint-Jean-Baptiste à Saint Chamond : son chapitre, ses reliques, 1880, p. 5).

Mais sa taille de cette chapelle ne suffisait plus à accueillir la paroissiens.

On utilisa le choeur de Sainte-Barbe et on éleva une grande nef avec deux rangées de chapelles latérales. La construction fut terminée en 1610 et le culte put s'y dérouler.

James Condamin écrit : "le nouvel édifice était totalement dépourvu de caractère architectural. Bâti dans le style banal que notre XVIIe siècle emprunta en partie à l'Italie, il ne se recommande guère à l'attention que par deux ou trois détails : le plafond, dont la charpente, assez gracieuse, plane majestueusement sur la nef dans le secours d'aucun pilier qui vienne le soutenir ; les  boiseries du choeur, que je crois postérieures à la date de construction de l'église, mais qui, tout inférieures qu'elles soient à celles de l'ancienne église de Notre-Dame, n'en restent pas moins un élégant et curieux spécimen de sculpture sur bois ; enfin les portes de la façade, deux oeuvres exquises, qui sont du pur Louis XIII, et qu'il faut d'autant plus signaler à l'attention qu'on semble moins en soupçonner le prix."

En note, James Condamin précise : "Ces deux portes datent seulement de 1655, époque de la reconstruction de la façade. Malgré leurs deux-cent trente-cinq ans, elles sont encore bien conservées. Mais, en vérité, pourquoi les a-t-on si indignement peinturlurées, il y a quelques mois..." (James Condamin, Histoire de Saint-Chamond..., p. 307-308).

Longtemps, l'église fut nommée Saint-Pierre et Sainte-Barbe car le décret d'union des deux cures, entériné par la transaction du 23 juillet 1609, donna lieu à des désaccords et des inexécutions jusqu'en 1699. Elle conserva même cette appellation jusqu'à la fin du XVIIIe siècle comme on peut le vérifier sur les registres paroissiaux des années 1780.

 

baptème 6 août 1626
un baptème "en l'église Saint-Pierre et Sainte-Barbe", le 6 août 1626

 

En fait, la nouvelle église fut élevée à partir d'éléments composites : le choeur de la chapelle Sainte-Barbe, des matériaux nouveaux (nef et chapelles), des restes de l'ancienne église Saint-Pierre du château (portail et façade).

 

Diapositive1
étapes de la construction de l'église Saint-Pierre à Saint-Chamond © Michel Renard

 

James Condamin résume cela : "Une partie de la chapelle Sainte-Barbe fut conservée, pour la construction, et servit de choeur à la nouvelle église. On utilisa également quelques matériaux de l'ancienne église paroissiale, qu'on avait conservés, notamment les pierres du portail et les colonnes de la façade : toutefois, comme les colonnes avaient été rongées par le temps, on les retourna, en adossant au mur le côté usé. ingénieuse peut-être et économique, la combinaison n'était cependant pas heureuse de tout point. Nous verrons qu'il faudra, avant un demi-siècle (1655) reprendre cette façade par la base et la refaire de toutes pièces. Quant au clocher, il fut construit, selon toute apparence, vers 1645." (Histoire de Saint-Chamond..., p. 306).

 

la reconstruction du choeur en 1753-1754

Ce qui avait été conservé de l'ancienne chapelle Sainte-Barbe fut remplacé au cours de travaux pendant les années 1753 et 1754.

La bénédiction du nouveau choeur et du nouvel autel a laissé une trace écrite : dans le registre paroissial de 1754.

 

bénédiction choeur St-Pierre 1754
bénédiction du nouveau choeur de l'église Saint-Pierre, le 1er novembre 1754

 

transcription

L’an mil sept cent cinquante-quatre et le premier novembre, nous bachelier en théologie, curé de Saint-Paul-en-Jarez, et Farnay, son annexe, archiprêtre de Saint-Étienne, accompagné de messires Jayet, Badoux, prêtres vicaires de la paroisse de Saint-Pierre de Saint-Chamond ; de messires Fanget, Bourrin, Boissonnat, aussi prêtres de ladite paroisse ; de messires Estienne Draire, Chaland, clerc tonsuré, aussi de ladite paroisse ; de sieur Joseph Dugas, négociant de la ville de Saint-Chamond et marguiller de ladite paroisse ; avons béni le chœur et le grand autel de l’église paroissiale de Saint-Pierre de ladite ville, nouvellement construits et y avons célébré la sainte messe en présence des soussignés.

[le curé de Saint-Paul-en-Jarez était alors Jean Brachet]

 

 

Michel Renard
professeur d'histoire

 

place et église Saint-Pierre avec enfants
place et église Saint-Pierre, avant 1914

 

église Saint-Pierre cpa verticale
église Saint-Pierre, avant 1914

 

église Saint-Pierre vue intérieure cpa
vue intérieure de l'église Saint-Pierre à Saint-Chamond

 

 

sources

  • L'Église collégiale de Saint-Jean-Baptiste à Saint Chamond : son chapitre, ses reliques, Maurice de Boissieu, 1880.
  • Histoire de Saint-Chamond et de la seigneurie du Jarez, James Condamin, 1890.
  • Histoires de Saint-Chamond, Stéphane Bertholon, 1927.

 

 

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